Invités par l’Église évangélique allemande à participer au 500e anniversaire de la réforme de Luther, qui sera célébrée en 2017, les évêques d’outre-Rhin ont fait part de leurs réticences par la voix de Mgr Gerhard Feige, évêque de Magdebourg et président de la commission œcuménique de la Conférence des évêques allemands.
Tout en précisant que cette participation n’est pas impossible, les prélats allemands ont tenu à préciser qu’elle mais dépendra de la nature des événements prévus. Mgr Feige a expliqué que « les catholiques considèrent la division de l’Église d’Occident comme une tragédie et, au moins jusqu’à présent, ne pensent pas qu’ils peuvent la célébrer joyeusement ».
Alors que de nombreuses célébrations sont programmées en 2017, Mgr Feige reconnaît que « beaucoup d’entre elles sont sans doute justifiées ». Et d’ajouter : « Il serait bon que les protestants travaillent plus clairement certains points », en soulignant aussi la nécessité d’un regard commun sur l’impact historique de la Réforme.
Selon Mgr Feige, les représentations protestantes de la Réforme sont trop positives et minimisent les souffrances et les divisions qu’elle a causées au cours des siècles. Les guerres qui déchirèrent l’Allemagne après la Réforme tuèrent en effet le tiers de la population. « Il serait très utile que les deux confessions puissent arriver à une compréhension commune de ce qui s’est passé », a encore affirmé l’évêque de Magdebourg pour qui les deux confessions doivent trouver un moyen de « purifier leur mémoire ».
En janvier 2012, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, avait annoncé que le Saint-Siège et la Fédération luthérienne mondiale avaient créé une commission commune en vue du 500e anniversaire de la Réforme de 2017. Son objectif était d’aboutir à la « guérison de la mémoire » entre les deux Églises. « Un document commun sera publié dans lequel nous tenterons d’exprimer les regards que nous pouvons porter en commun sur la Réforme, tant positifs que négatifs », expliquait-il.
Mais, de son côté, l’évêque luthérienne allemande Margot Kässmann, ancienne présidente de l’Église évangélique allemande et responsable du comité d’organisation du Jubilé de la Réforme, a décliné l’idée de ce travail commun visant à admettre une responsabilité commune des Églises dans la séparation.
D'après La Croix