Des laudes aux vêpres, près de 400 membres de l’assemblée synodale ont vécu la première des quatre sessions dans le cadre superbe de l'abbaye de Bonne-Espérance dont les murs abritent un collège diocésain. Cette journée plénière était plus qu'une mise en route puisqu'au-delà des aspects pratiques, les membres ont déjà dû plancher sur "leur motion". Pour encadrer le travail à accomplir, des temps de prière, laudes et vêpres ont planté l'esprit, entrecoupés d'enseignements liés aux thématiques étudiées.
Pour rappel entre novembre 2012 et octobre 2013, l'assemblée synodale convoquée par Mgr Harpigny se répartit en 39 équipes, constituées chacune de 10 personnes, selon la motion choisie. En tout, 11 motions s'organisent autour de quatre thématiques. Chaque motion est donc travaillée par 3 ou 4 équipes, dont le travail consistera à amender, réécrire ou développer l'article d'une motion, jusqu'à son vote final.
Lors de cette rencontre, les quelque 400 membres n'ont pas eu de peine à remplir les locaux mis à leur disposition. Du réfectoire à la salle de conférence, en passant par les larges couloirs qui bordent le cloître, on devait se frayer un passage tant la foule était dense. Très peu de défection donc, si ce n'est pour raison de santé ou de déplacement professionnel. Et pourtant certains étaient venus de loin, a relevé Philippe Fortemps, secrétaire général du synode, voyant dans la route vers Bonne Espérance la trace d'Emmaüs, ce chemin où le Christ rejoint ses disciples en plein questionnement… Voilà donc des "chemins nouveaux qui se dessinent pour la vie du diocèse", a-t-il suggéré.
Du nouveau, tous l'attendent, qu'ils soient de Mouscron, Colfontaine, Dour, Marchienne-au-Pont ou d'Antoing, célibataire ou marié, jeune ou retraité, enseignant ou médecin, prêtre ou laïc, membre de droit ou élu, tous se sentent impliqués dans ce projet d'Église. Car "l'Église c'est nous", comme l'a souligné la théologienne M-H Lavianne. Celle-ci s'est d'ailleurs appuyée sur une vérité fondamentale :"L'Église est l’ensemble des baptisés, elle rend présent l’Amour de Dieu. Et, nous, nous sommes tous invités à le rendre accessible."
On a senti très fort cette dimension horizontale du peuple de Dieu, où il n'y a ni tête ni base. En équipe, les participants se sont montrés préoccupés par le devenir de l'Église, par leur envie de faire bouger les choses ou de partager ce qu'ils ont reçu. Dès cette première rencontre, à peine les présentations étaient-elles faites, les équipes ont plongé dans des questions très concrètes telles que la place des femmes dans l'Église, le rapprochement œcuménique avec les orthodoxes, la distance entre Rome et l'Église locale…
L'ambiance semblait détendue, soutenue par l'évêque qui d'emblée encouragea les participants à s'exprimer en toute liberté. Comme le fit une délégation de jeunes de la pastorale scolaire. En images et en musique ces jeunes ont osé exprimer en témoignages très forts leurs demandes d'être accueillis dans une Église "surchauffée, où l'on se préoccupe enfin des questions qu'ils se posent vraiment…" Intervention forte et remarquée, entraînant l'assemblée dans le refrain de "Toi + moi + tous ceux qui le veulent", repris avec enthousiasme…
La diversité des questions reflète celle des profils, même si tous se dirigent vers un même but, ils auront à faire des choix dans le travail de discernement qui leur est demandé. Ils exerceront cette liberté sous le regard de Dieu, avec la prière pour compagne. Les voilà tous embarqués dans le Tournai-Globe! En attendant la prochaine escale samedi 1er décembre gageons que la barque avance au large!
Bernadette Lennerts
