Pour préparer l’avenir, les jésuites de France se réorganisent. Les 400 jésuites de France et les 220 jésuites de Belgique Méridionale (comprenant la Belgique Sud et le Grand-Duché de Luxembourg) ont décidé de se rapprocher. Les deux provinces privilégient trois axes apostoliques : la formation intellectuelle, la jeunesse et l’accompagnement spirituel.
18 000 jésuites se répartissent dans le monde, 3 700 sont indiens et 2 600 américains. En Europe, les provinces les plus importantes sont celles d’Espagne (1 300 jésuites), d’Italie (800) et de Pologne (525) tandis que la province de France de la Compagnie de Jésus compte 400 membres et Belgique Méridionale (comprenant la Belgique Sud et le Grand-Duché de Luxembourg) 220. Il semble donc que les deux provinces francophones (France et Belgique Méridionale) ont de bonnes raisons de se rapprocher. Des signes de rapprochement existent dans les deux provinces à travers des collaborations plus étroites dans différents domaines. Une meilleure connaissance mutuelle est dès lors encouragée, d'où un annuaire commun des jésuites de France et de Belgique- Grand-Duché de Luxembourg. Les collaborations sont effectives au niveau des centres spirituels (Wépion), des maisons d’éditions, des collèges, des centres de formation, des rencontres entre les supérieurs de communautés de France et Belgique-Luxembourg.
Outre ces signes tangibles comme un annuaire commun depuis octobre, le P. Grenet évoque la retraite spirituelle de l’été 2014 qui, pour la première fois, sera commune aux deux provinces. Car ce rapprochement veut déboucher vers davantage d’activités communes, autour des trois grands axes que la Compagnie se fixe comme prioritaires.
Le premier concerne la formation intellectuelle, il veut maintenir des forces vives au Centre Sèvres, où sont formés les jésuites français ainsi qu’une soixantaine de jésuites étrangers. Le deuxième axe vise la jeunesse, il est destiné à rendre plus visible la présence de jésuites dans les 14 établissements scolaires (français) sous tutelle de la Compagnie. Enfin, l’axe de « structuration personnelle », selon l’expression du P. Grenet, concerne essentiellement cinq centres spirituels en France. Et le provincial français de poursuivre, « Avec le centre de La Pairelle à Namur, nous souhaitons indiquer des priorités pour chacun de ces centres, telles la pastorale des couples et la formation à l’accompagnement».
Ces trois axes se conjuguent avec deux orientations transversales portées par toute la famille ignatienne, à savoir l’attention aux pauvres et la vitalité missionnaire. Conscient qu’en France, la Compagnie de Jésus recrute moins que d’autres congrégations religieuses, la province veut mettre l’accent sur une meilleure visibilité de la vie communautaire. « Certes, la mission d’un jésuite est traditionnellement une mission personnelle, vécue en référence à une communauté, insiste le P. Grenet. Mais face à une jeune génération qui recherche partage et soutien, il nous faut rendre notre vie communautaire plus attractive. »
Lcx/BL