Un Commissaire européen démissionne pour pouvoir défendre son honnêteté dans son pays d’origine. Mais son remplaçant ne plaît ni au lobby gay ni au Planning familial qui montent au créneau pour empêcher sa nomination.
La 16 octobre dernier, le commissaire européen en charge de la Consommation et de la Santé, le Maltais John Dalli, a démissionné de ses fonctions après sa mise en cause dans une enquête de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). Une plainte avait effectivement été déposée par une entreprise suédoise, Swedish Match, qui dénonçait le fait qu’un entrepreneur maltais l’avait approchée en faisant valoir ses contacts avec M. Dalli pour influencer une proposition de loi sur les produits du tabac. En charge de la consommation et de la santé, ce dernier rejette les accusations de trafic d’influence et entend bien défendre son point de vue, une fois de retour à Malte.
Une chose est sûre: cette démission, exigée par José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission européenne, permet d’éviter l’humiliation de la démission collective à laquelle avait été contrainte l’équipe dirigée par le Luxembourgeois Jacques Santer le 15 mars 1999.
Une manœuvre christianophobe ?
Pour remplacer le commissaire, le Premier ministre maltais a nommé M. Tonio Borg, ministre des Affaires étrangères de son gouvernement, mais sa candidature est fortement contestée par le lobby homosexuel et le Planning familial. Ceux-ci lui reprochent « ses vues très conservatrices » sur l’avortement, le divorce et l’homosexualité. Or, ses convictions personnelles n’ont pas vocation à influencer son éventuel mandat de Commissaire, comme le stipulent les règles en vigueur à la Commission. Il faut savoir aussi que les questions qui inquiètent ces lobbies ne relèvent pas de la compétence communautaire, mais de la législation nationale des États membres.
« On doit faire très attention avant de coller des étiquettes à quelqu’un. Vous ne pouvez pas me retirer mes valeurs », s’est offusqué Tonio Borg. Ses partisans ont dénoncé une manœuvre « christianophobe » de la part des élites de Bruxelles.
Une audition importante
Ce mardi 13 novembre, le Commissaire désigné sera auditionné pendant trois heures au Parlement Européen. L’ONG European Dignity Watch, qui travaille principalement pour défendre la liberté et la responsabilité individuelles, les droits fondamentaux et les libertés publiques, et la famille, a tenu a partager son analyse sur les enjeux de cette affaire qui rappelle celle de la démission de Rocco Buttiglione en 2004. L’ONG ne manque de rappeler que les « Pères fondateurs » de l’Union européenne, dont beaucoup étaient des Chrétiens pratiquants, basèrent le projet européen sur des principes chrétiens tels que la subsidiarité, la dignité humaine ou encore la solidarité.
Sabine PÉROUSE/mh