Fin octobre, l’ouragan Sandy balayait la côte est des Etats-Unis ainsi qu’une très large partie des Caraïbes, laissant derrière lui de nombreuses victimes et des dégâts considérables. ‘L’aide à l’Eglise en détresse’ a recueilli le témoignage d’un évêque cubain, Mgr Emilio Aranguren, sur la situation de son diocèse d’Holguin suite au passage de l’ouragan.
Mgr Emilio Aranguren, souligne en premier lieu la solidarité qu’il a ressentie dans son diocèse sinistré par le cataclysme : « Le diocèse voisin a déjà envoyé un camion avec des vêtements, des barres à la goyave, des bidons d’eau, de l’huile végétale, des sardines en conserve, des bougies et des paquets de lait en poudre. D’autres communautés ont envoyé des pyjamas, des draps de lit et des taies. » Pour l’évêque, l’urgence des premiers jours après la catastrophe est de « remonter le moral des gens, leur faire comprendre que la vie continue, qu’ils ont les possibilités de récupérer ce qu’ils ont perdu même si c’est au prix de grands sacrifices. »
Besoin d'aide pour reconstruire
Concernant les édifices religieux, il rappelle qu’en sus des destructions causées par Sandy, Cuba ne s’était toujours pas relevée des ravages de l’ouragan qui avait saccagé l’île il y a quatre ans. En raison de sa position géographique, Cuba avait déjà souvent été gravement affectée par des catastrophes naturelles. « L’église de Manatí, par exemple, n’a toujours pas été remise en état, tout comme l’église de Velasco y Bocas. Et celle de Floro Pérez n’a pas de toit. » D’autres églises, telles que celles de Marcané, de Frank País et de Barred qui, par le passé, avaient accueilli des personnes sans abri, auraient été détruites par des cataclysmes ou par la morsure du temps. À cause des restrictions imposées par le régime communiste de Cuba, on n’aurait rien pu entreprendre pour y remédier. « Pour reconstruire ces églises, il nous faut avant tout des autorisations de différentes administrations de l’État et simultanément un soutien de la part de l’étranger. Sans cette aide essentielle, toute la bonne volonté et l’abnégation des membres des paroisses concernées ne suffiront pas », poursuit Mgr Aranguren.
Consoler mon peuple
L’évêque s’est rendu à différents endroits particulièrement sinistrés par l’ouragan. Il parle du témoignage de la foi des victimes au milieu de tant de douleur : « Une femme m’a dit : ‘ J’ai été parmi ceux qui ont couru à l’église – mais pas pour y trouver refuge. Je voulais être proche d’Elle ‘ a-t-elle dit en désignant une effigie de la Vierge sur la façade. ‘ Ni la tempête ni les vents violents n’ont pu Lui arracher sa couronne et les étoiles (l’auréole).’ Cette femme a ajouté ensuite : ‘ Elle nous protège, et nous le sentons bien. ‘ » L’évêque d’Holguín voit sa mission comme celle d’un berger de son peuple : « Après l’expérience faite ces derniers jours, je me suis demandé : ‘Quand cette douleur cessera-t-elle ? ‘Dieu le Père Lui-même m’a rappelé ma mission : ‘ Consolez, consolez mon peuple ‘ a-Il-dit à Isaïe lorsque celui-ci est entré dans une nouvelle phase de vie (Deutéro-Isaïe 40,1). »
AED