Des milliers d’étudiants ont manifesté, le 8 novembre dans le Qinghai, contre « l’oppression chinoise » et pour « le retour du dalaï-lama ». Une information confirmée notamment par le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, rapporte l’agence d’information des missions étrangères de Paris, « Eglise d’Asie ».
Les troubles semblent avoir commencé le 8 novembre au matin, à Dowa. Près de 800 écoliers et étudiants ont retiré les drapeaux chinois flottant sur leurs écoles et les bâtiments publics. Peu après, des camions militaires appelés en renfort par les autorités ont été stoppés par la foule des étudiants et des habitants de la région venus leur prêter main-forte.
Le 9 novembre, des milliers d’étudiants des établissements de la Préfecture de Huangnan se sont rassemblés, à 5h du matin (heure locale), dans la rue principale de la ville. Ils se sont dirigés vers le quartier général des autorités chinoises, rapidement rejoints par des moines et des habitants de la région. Selon les réseaux sociaux, ils étaient plus de 10.000 à s’être rassemblés devant le quartier général des autorités de Rebkong, scandant des slogans anti-chinois et appelant au respect des droits de l’homme.
D’après « Eglise d’Asie », ils se sont ensuite dirigés vers le monastère de Rongwo où Kalsang Jinpa, un jeune nomade de 18 ans, s’était immolé le 7 novembre dernier, en récitant l’ancienne prière tibétaine pour le dalaï-lama.
Si le 9 novembre, la police n’a pas tenté de briser la manifestation, selon les dernières informations, des mouvements de troupes et d’unités anti-émeutes ont par la suite été dispersés dans tout le district.
Un moment délicat pour Pékin qui s’apprête à renouveler son équipe dirigeante…
La 18e session du Congrès du Parti communiste s’est ouverte le 8 novembre. Critiquée sur sa politique répressive au Tibet, la Chine a indiqué qu’elle ne tolérerait « aucune voix discordante ». Le 5 novembre dernier, les Nations Unies ont pressé la Chine de « régler d’urgence les violations répétées des droits de l’homme au Tibet ».
Le porte-parole chinois du ministère des Affaires étrangères a rétorqué que « nul n’était autorisé à s’immiscer dans ses affaires intérieures » et qu’il n’y avait « aucun problème tibétain ». Il a fustigé au passage « le dalaï-lama et sa clique » qui répandent « des mensonges éhontés » et encourage le suicide de ses adeptes, « un acte réprouvé par la loi et la religion ».
Pour rappel, depuis 2011, plus de 60 Tibétains, la plupart âgés de moins de 25 ans, se sont immolés par le feu en protestation contre « l’oppression chinoise »…
A.L/Apic