Vera Baboun est la première femme élue à la tête d’une ville des Territoires palestiniens. Cette mère de cinq enfants, professeur de littérature anglaise à l’Université de Bethléem, a été à la tête d’une école chrétienne dans la ville voisine de Beit Sahour, avant de diriger un centre d’accompagnement pour enfants et familles avec des difficultés psychiques. Elle veut maintenant marquer d’une « vision féminine » le champ politique de Bethléem. Dire que les défis qui l’attendent sont nombreux est une lapalissade…
En plus des nombreuses attentes des habitants, la nouvelle maire, élue le 20 octobre, prend ses fonctions dans un climat politique très tendu. La demande des Palestiniens pour un poste d’observateur permanent aux Nations Unies a envenimé les relations avec Israël, tandis que l’escalade du conflit dans la Bande de Gaza met en péril les entrées économiques engendrées par le tourisme à Bethléem juste avant les fêtes de Noël.
L’énergique Palestinienne aux yeux verts a inscrit deux projets importants à son programme de législature. D’abord, les infrastructures de la ville. Les prestations et institutions au service des quelque 25.000 habitants doivent être améliorées. Ensuite, le tourisme doit être renforcé. Ce programme semble convenir à l’ensemble de la population de Bethléem, les chrétiens comme les musulmans. La maire, encore sans expérience politique, réagit vivement lorsqu’elle est interrogée sur les difficultés des chrétiens en Terre sainte. « Je n’aime pas cette question. Elle renforce le sentiment que nous autres chrétiens sommes faibles. Nous sommes peut-être petits en nombre, mais nous sommes là, et bien présents! ».
Des convictions inébranlables
« Nous sommes chrétiens et Palestiniens, Palestiniens et chrétiens ! Une Palestine indépendante signifie aussi des chrétiens indépendants. » Et d’ajouter : « Des ’si’ ont marqué beaucoup trop longtemps notre action ». L’immobilisme n’est pas le style de la nouvelle élue. »Ce qui compte maintenant, c’est notre volonté. Si nous avons constamment peur des ’si’, rien ne changera jamais ».
« A cause de l’occupation israélienne, nous perdons notre territoire et nous subissons une grosse pression du point de vue démographique », affirme-t-elle encore plus clairement. Les Palestiniens ont besoin d’un Etat indépendant, surtout pour la jeunesse.
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