Un jeune sur cinq! Et même davantage, puisque ce sont 22% des jeunes de 16 à 24 ans qui vivent avec un revenu situé sous le seuil de pauvreté. Il n'en faut pas davantage à Vivre Ensemble pour réagir face à ces chiffres alarmants. Lors de sa campagne d'Avent, l'association veut faire entendre la voix d'une génération désenchantée.
Elle qui devrait selon l'expression, "avoir l'avenir devant elle", n'a en réalité que de maigres rêves dans la tête. La jeunesse d'aujourd'hui a bien du mal à trouver sa place dans la société, sans parler de ce qu'elle entrevoit comme obstacles et difficultés à surmonter pour bâtir sa vie future. Si bien que 65% des jeunes pensent qu’ils ne vivront pas mieux que leurs parents.
Des étapes à ne rater sous aucun prétexte
Deux étapes importantes marquent la vie d’un jeune: tout d’abord, sa scolarité (12-18 ans), puis l’acquisition de son autonomie (entre 18 et ± 25 ans), au moment où il quitte le foyer familial pour trouver son propre logement, un emploi et éventuellement fonder une famille. Or, ce n’est un secret pour personne, l’école en Belgique est particulièrement inégalitaire. Il y a d’un côté les écoles qui se veulent élitistes et, de l’autre, des écoles où se retrouvent une majorité d’élèves issus de milieux défavorisés. L’école reste une institution pensée et organisée par et pour les classes moyennes et supérieures. Les enseignants ne sont pas formés à la rencontre de publics socialement, culturellement, économiquement différents d’eux. En bref, on peut affirmer que la mixité sociale,… connaît pas!
Vient ensuite l'entrée dans la vie active. Active? À Bruxelles et en Wallonie, le chômage touche environ un tiers des jeunes. Pour un jeune sur trois, entrer dans la vie active est donc synonyme de chômage, de dépendance non voulue, voire de pauvreté. Elle est loin, l’image du jeune qui part à la conquête de la vie, tous les chemins ouverts devant lui… Et pour ceux qui ont trouvé un travail, on les surnomme la "génération 1.000 euros". Cela veut tout dire…
Jeunes = super héros
En effet, ils ont bien du mérite, mais ils ont besoin aussi d'être portés par une société qui leur donne leur chance, leur fasse confiance et leur donne les outils pour se mettre au travail.
Sur le terrain, des centaines d’acteurs sociaux et d’associations s’y attellent, avec les moyens du bord et une énergie jamais prise en défaut. Ces acteurs sont des écoles, des foyers d’hébergement, des EFT (entreprises de formation par le travail) ou AFT (ateliers de formation par le travail), des mouvements de jeunesse, des maisons de jeunes, des associations de quartier, des écoles de devoirs, tels l'Oranger à Bruxelles, la Particule à Hannut, le Foyer à Marcinelle ou encore la Rawette à Seraing. Ces quatre projets, parmi les nonante soutenus par l'Action Vivre Ensemble, proposent aux jeunes auxquels ils s'adressent des lieux où ils puissent se bouger et prendre leur place dans la société. Dans ce domaine, il n’y a pas de petit résultat: chaque jeune accompagné (dans certains cas, on peut aller jusqu’à dire "sauvé"), réconcilié avec sa vie et avec son devenir est une victoire immense. Car les jeunes ont besoin qu’on leur donne matière à rêver, à inventer leur avenir.
Sylviane BIGARÉ
Pour plus de justice sociale
Action Vivre Ensemble est une association de lutte contre l’exclusion sociale qui soutient chaque année environ 90 projets menés en Wallonie et à Bruxelles par des associations de terrain. Tous les projets soutenus favorisent le lien social, la participation des personnes, la citoyenneté. L'association, mandatée par les évêques de Belgique, organise chaque année une récolte de fonds dans les paroisses. Cette année, la collecte se déroulera le week-end des 15 et 16 décembre. Que ce soit pour aider au démarrage d’une association ou pour lui permettre de mener un projet difficile à financer autrement, Action Vivre Ensemble apporte un coup de pouce vital aux associations qui luttent pour plus de justice sociale. Plus d'infos sur: www.vivre-ensemble.be.