À contre-courant ? Non, en action !


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À contre-courant ? Non, en action !
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Editorial de Jean-Jacques Durré publié dans le "Dimanche Express" n°42 du 2 décembre 2012 :

Le monde est en ébullition. Crises des dettes en Europe, qui oblige à davantage de rigueur budgétaire (surtout ne pas utiliser le mot "austérité"), guerres en Syrie, au Mali et dans l’Est de la République Démocratique du Congo (avec toujours les mêmes victimes: les populations civiles innocentes), accroissement de la pauvreté, y compris dans nos pays dits industrialisés, etc. Bref, un tableau plutôt sombre qui s’inscrit dans un monde en mutation où certains pays, qualifiés d’"émergents" s’inscrivent dans une dynamique de développement économique et social dont on sous-estime sans doute la portée à moyen et long terme.

De fait, le centre du monde se déplace. L’évolution des pays comme le Brésil ou l’Inde, pour ne citer que ceux-là, montre à quel point notre planète a changé. L’Église l’a bien compris. Il n’est donc pas étonnant que lors du dernier consistoire, parmi les six nouveaux cardinaux nommés par le pape, cinq soient issus de continents en mutation, voire de régions en proie à des soubresauts.

Le collège cardinalice voit, au fil du temps, sa composition s’adapter à cette réalité planétaire. Ainsi, sur 120 cardinaux électeurs (c’est-à-dire de moins de 80 ans), qui seraient appelés à se prononcer sur le choix d’un souverain pontife, à peine une petite moitié (62) sont européens. Par ailleurs, 14 sont nord-américains. Nul doute que cette composition influencera les décisions que prendront à l’avenir les cardinaux. Car il est évident que cette évolution ne s’arrêtera pas, d’autant que ce n’est plus le Vieux Continent qui compte le plus de pratiquants. C’est dans ces détails que l’on constate avec joie que l’Église est attentive à la marche du monde et à son évolution.

Mais l’essentiel réside dans l’action. Et là aussi, les apports de cardinaux non européens seront importants dans des dossiers comme le dialogue interreligieux et interculturel, indispensable dans un contexte de mondialisation. Par son action et son message, l’Église peut paraître aller à contre-courant, car elle entend ne pas oublier ceux qui peuvent se sentir dépassés, abandonnés, oubliés. En fait, elle est en action dans la réalité du monde.


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