La visite du premier ministre croate Zoran Milanovic au Vatican, le 29 octobre 2012, a permis de se mettre d’accord pour résoudre au plus tôt la question du contentieux immobilier autour du monastère de Dajla en Croatie. Le Saint-Siège a aussi renouvelé son soutien aux "aspirations légitimes de la Croatie à la pleine intégration européenne". Il a encore été question du contexte général, avec une mention spéciale sur la situation des Croates en Bosnie-Herzégovine.
L’affaire de Dajla
Selon un communiqué, le chef du gouvernement croate et les autorités vaticanes ont évoqué la "fameuse affaire de Dajla", un contentieux sur un monastère fondé au 18e siècle dans cette localité croate de l’Istrie, autrefois en territoire italien. Ils se sont mis d’accord pour résoudre la question au plus tôt, "dans l’esprit de l’amitié traditionnelle entre le Saint-Siège et la Croatie". Depuis des dizaines d’années, les bénédictins de l’abbaye de Praglia entendent obtenir un dédommagement pour le monastère qu’ils avaient fondé à Dajla, non loin de la frontière italienne actuelle. Ce dernier avait été confisqué par le régime de Tito au terme de la Seconde Guerre mondiale, avant d’être restitué au diocèse de Porec et Pula.
La requête des bénédictins avait été rejetée, une première fois, par les autorités croates. Sur la base du Traité d’Osimo (1975) signé entre Rome et Belgrade, l’abbaye de Praglia avait déjà été dédommagée à hauteur d’1,7 milliard de lires (878.000 euros environ) par l’Etat italien. En 2006, les bénédictins italiens avaient demandé 30 millions d’euros de dédommagement au diocèse de Porec et Pula. Afin d’éviter un procès, une commission avait été créée par le pape en 2008. Celle-ci avait tranché, en décembre 2010, en faveur des bénédictins. Elle avait demandé au diocèse croate et à la paroisse de Dajla de verser 6 millions d’euros à l’abbaye de Praglia et de restituer les biens restants, ou de verser au total quelque 30 millions d’euros
Le cas de Mgr Ivan Milovan
L’évêque de Porec et Pula, Mgr Ivan Milovan, avait refusé de signer cet accord, demandant l’aide des autorités croates. Peu après, Benoît XVI avait eu recours à la nomination d’un commissaire, dont la mission était de signer l’accord mettant fin au contentieux. D’abord écarté, l’évêque avait dû démissionner. Cette décision pontificale est encore contestée par les autorités locales.
apic/imedia