Synode : Mgr Léonard fait le point


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Synode : Mgr Léonard fait le point
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Entre deux assemblées du synode des évêques qui se conclut le 28 octobre à Rome, Mgr Léonard a pris le temps d'entreprendre en moins de 24 heures un aller-retour entre Rome et Bruxelles afin d'y célébrer une messe d'action de grâce à l'occasion des 50 ans de l'ouverture du Concile Vatican II et de l'Année de la foi, deux temps forts de cet automne.

Une visite éclair qui n'en fut pas moins une substantielle synthèse de ce grand rassemblement pour la transmission de la foi. C'est la première fois que l'archevêque participe en tant que Père synodal aux trois semaines du synode. Ainsi, prenant part aux congrégations générales (23 en tout), aux groupes de travail et à la Commission chargée d'élaborer le Message final, l'archevêque est au cœur de l'effervescence synodale.

A l'ombre de Vatican II

Spontanément Mgr Léonard relie la présente assemblée des évêques à celle d'il y a cinquante ans, le concile Vatican II. Celui qui était en 1962 un tout jeune séminariste de 22 ans décrit ce qui est encore "notre aujourd'hui pour demain". Il voit, dans le choix de Benoît XVI d'avoir fait coïncider le jubilé du Concile et l'ouverture de l'Année de la foi, un signal fort pour la foi de nos contemporains. "Le concile n'est pas derrière nous", considère l'archevêque, " nous avons à nous le réapproprier, le digérer, le compléter, en relire les textes fondamentaux, y puiser une inspiration pour le monde d'aujourd'hui". Il s'agit bien d'une relecture, d'une réappropriation, car en cinquante ans le monde a changé, le contexte n'est plus le même.

Les sujets qui reviennent toujours...

Interrogé sur des questions sensibles, comme la place des femmes dans l'Église ou celle des divorcés-remariés, Mgr Léonard ne les a pas esquivées. Il n'a pas non plus dévié de sa constance à les traiter dans un discours ferme mais compréhensif et humain, affectueux même. Partagées par de nombreux évêques, ces préoccupations sont présentes dans les propositions qui seront remises au pape et s'inscriront dans le Message final, a assuré l'archevêque.

Quand on le questionne sur la place des femmes dans l'Église, Mgr Léonard répond avec humour "je cherche la place de l'homme dans l'Église". Si celles qui constituent les deux tiers des paroisses se sentent discriminées, il faut que l'Église leur dise sa reconnaissance et "si l'Église n'ordonne pas de femmes prêtres, c'est tout simplement parce le Christ a choisi des hommes comme apôtres. Jésus se présente comme l'époux venu épouser l'humanité, et les apôtres le représentent dans ce rôle. Il est donc logique d'avoir choisi des hommes dans le rôle du Christ-époux", explique l'archevêque-théologien qui insiste sur cette symbolique centrale dans la pensée de Jésus.

Il est une autre catégorie de "mal aimés" qui préoccupe l'archevêque, ce sont les divorcés et surtout les divorcés-remariés. Ils se sentent seuls, marginalisés. C'est une préoccupation pour toute l'Eglise, a confié Mgr Léonard, invitant à les écouter, à prier avec eux, avec la conviction que ces membres de la grande famille ecclésiale souffrent de ne pas pouvoir en partager l'expression eucharistique.

Du pain sur la planche

L'évocation de ces questions donne une idée de la diversité des débats dans lesquels sont plongés les pères Synodaux. "Il ya du pain sur la planche ! Mais soyons pleins d'espérance et de courage" a rappelé Mgr Léonard dans son homélie jubilair, percevant des signes tangibles d'encouragement. Le président de la conférence épiscopale a ainsi confié avoir été très touché par des témoignages qui ne venaient pas d'évêques, mais d'auditeurs non membres du synode. "Le synode est un synode d'évêques, certes, mais nous gagnerions certainement à y entendre davantage le témoignage de ceux qui pratiquent l'évangélisation sur le terrain" écrivait-il dans l'un de ses billets d'ambiance.

Ecoutez Mgr Léonard

Bernadette Lennerts


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