Quel enseignement catholique pour les dix prochaines années ?


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Quel enseignement catholique pour les dix prochaines années ?
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Durant trois jours, le Congrès de l’enseignement catholique a rassemblé près d’un millier de participants pour réfléchir aux orientations à prendre pour les 10 prochaines années. Résultat : des pistes concrètes pour répondre aux nombreux défis de l’enseignement et une proposition controversée sur la possibilité de réintégrer des cours de confession musulmane.

Tous les dix ans, le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SeGEC) organise un Congrès qui vise à repenser son projet global. Pour les organisateurs, ce rendez-vous trouve son sens dans la présence et la participation d’acteurs de la communauté éducative (membres de pouvoirs organisateurs, directeurs d’écoles, professeurs et parents) qui sont quotidiennement confrontés à de nombreux défis liés à notre époque. Parmi ces défis, la volonté de construire une société multiculturelle et de favoriser le dialogue inter-convictionnel. Cela passera-t-il par l’instauration d’un cours de religion islamique ? La proposition a été lancée par Etienne Michel, le directeur général du SeGEC, pour qui c’est avant tout une démarche d’ouverture qui « doit permettre de se prémunir des risques de dérive fondamentaliste ». « Est-il juste, lorsqu’une majorité des élèves qui fréquentent une école catholique est de confession musulmane, de ne pas offrir le choix de suivre un cours de cette confession » ? Le directeur du SeGEC estime qu’il est préférable d’instaurer un « vrai cours de religion donné par quelqu’un de formé, plutôt que des discours simplistes, tenus dans des arrière-salles de café ».

Les réactions qui ont fait suite à cette proposition sont divergentes. La CSC-enseignement (syndicat catholique) estime qu’il s’agit d’une sortie unilatérale du Segec et regrette que ces questions ne soient pas laissées au Conseil consultatif des cours philosophiques (ndlr : organe qui traite habituellement de ces questions). Les associations de parents de l’enseignement catholique (Ufapec) se montrent plus positifs : « L’islam est compatible avec les valeurs défendues dans le projet pédagogique de l’école catholique. A priori, nous n’avons pas de problème avec l’idée du Segec ». Et du côté du cabinet de la ministre Marie-Dominique Simonet, on attend : « Si une demande est introduite par le Segec, on l’examinera … Il faut analyser la faisabilité juridique et financière. C’est complexe ».

Ce débat, loin d’être clos ne doit pourtant pas éclipser les autres orientations, essentielles, qui détermineront l’avenir de l’enseignement catholique jusqu’en 2022. Etienne Michel a notamment rappelé la nécessité d’une véritable coéducation des jeunes par leur famille et par les écoles, la volonté d’obtenir un enseignement de qualité équitable partout et dans le cadre des moyens existants, l’importance de prendre le temps pour la maturation des apprentissage ou encore la priorité de donner aux jeunes générations la possibilité de construire un parcours professionnel dans l’enseignement. Il rappelle également les résultats d’une enquête de terrain, menée par le sociologue et anthropologue Olivier Servais, qui montrent la perception positive de l’identité de l’école chrétienne et de ses valeurs.

(Pour l’ensemble des propositions du Segec, consultez le communiqué officiel en PDF : CP SEGEC 121020).

MVL

 

 

 


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