Pourquoi choisit-on l’école catholique?


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Pourquoi choisit-on l’école catholique?
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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C'est sous ce titre que le quotidien La Libre Belgique (édition du lundi 1er octobre) interroge l'enseignement catholique, à l'occasion du congrès 2012 (du 18 au 20 octobre) organisé par l'Enseignement catholique, dix ans après "En avant l'école!". Afin d'étayer la réflexion sur les orientations des 10 années à venir et pour préparer au congrès, des études universitaires ont exploré les expériences des acteurs de l'enseignement catholique : parents, élèves et enseignants. Tout au long de cette semaine notre consœur La Libre livrera les résultats de cinq recherches-clés menées dans le cadre du congrès.

Sur la place des convictions religieuses, alors qu'on assiste à une baisse de la pratique religieuse, comment expliquer que les parents affichent un choix marqué pour confier leur progéniture à une école du réseau catholique? Choix des valeurs dont l'école est porteuse, projet de l'école, réputation de l'établissement… sont quelques unes des raisons explorées par l'anthropologue et professeur Olivier Servais et son équipe.
Partant du constat que 80% des écoles qui affichent complet suite au décret inscription en 1ère année du secondaire, appartiennent au réseau catholique, quelles sont les valeurs qui caractérisent l'Enseignement catholique? Quelle est son identité, sa culture? Qu'est-ce qui le distingue des autres réseaux? Comment les différents acteurs, élèves, parents, enseignants participent-ils à ce processus de choix?

La synthèse des différents entretiens obtenus dans 12 établissements de Bruxelles et Wallonie, du fondamental et du secondaire, permet de dégager des constats révélateurs des dimensions autour desquelles l'école catholique se déploie.
Première articulation et non des moindre de la part d'acteurs qui ne sont pas que croyants, mais également agnostiques ou athées: "la transmission d'une culture occidentale en lien avec une histoire chrétienne apparaît fondamentale et fait partie du rôle de l'école catholique", indique l'enquête d'Olivier Servais. Ensuite vient la perception de l'école catholique ressentie comme apportant un "supplément d'âme". Ce ressenti apparaît suffisamment marquant pour qu'il soit associé avec une identité forte, positive de l'école chrétienne vue comme un frein à l'individualisme ou au néolibéralisme ambiant, complète l'étude de l'anthropologue.

L'idéal représenté par l'école chrétienne intègre un bon compromis entre les valeurs traditionnelles comme l'autorité, le devoir et l'éducation à la liberté, à la responsabilité. L'article poursuit son inventaire avec les exigences des parents pour qui une bonne école est une école stricte, respectueuse, juste, exigeante. Ce critère est également repris par les directeurs, élitistes dans le bon sens du terme (tirer tous les élèves le plus haut possible).
Avant de parler de la réputation de l'école, un critère important dans le choix des parents et qui compte aussi beaucoup pour les enseignants, l'enquête pose une question essentielle pour les orientations à venir. Quel est le but de l'école et avec quels acteurs? Car, observe Olivier Servais l'acteur central n'est pas le même selon que l'on est directeur, parents, enseignant ou PO (Pouvoir organisateur).

Enfin, après s'être attaché à identifier les ingrédients qui singularisent l'école catholique, le décryptage de l'enquête revient sur le décret inscription qui doit être nuancé dans son interprétation. La liberté du choix de l'établissement est à relier à la diversité de l'offre scolaire par rapport à chaque individu, comme on le fait pour l'enseignement spécialisé. Tant du côté enseignants que des parents il y a un refus de traiter tous les enfants de la même manière. Refus de l'égalitarisme donc, même s'il y a une attitude positive de la part de ces acteurs sur la diversité scolaire pour autant qu'elle ne soit pas une fausse diversité, avec des petits quotas minoritaires.

B.L.


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