Benoît XVI a inauguré l’Année de la foi lors d’une messe célébrée sur le parvis de la Basilique Saint-Pierre à Rome, le 11 octobre 2012. Il a invité à la vivre comme un "pèlerinage dans les déserts du monde contemporain". Une journée marquée par les 50 ans de l’ouverture du Concile Vatican II.
La concélébration eucharistique s’est ouverte par une procession semblable à celle qui a ouvert le Concile, il y a 50 ans jour pour jour, rappelle Radio Vatican. Près de 400 concélébrants entouraient le pape, dont 80 cardinaux, 8 patriarches d’Eglises orientales, 12 Pères conciliaires sur les 69 encore en vie, et 191 évêques synodaux. Etaient notamment présents le patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, et l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, ainsi qu’une centaine de présidents de Conférences épiscopales.
Emporter seulement ce qui est essentiel
Face au vide qui s’est propagé et à la désertification spirituelle des dernières décennies, Benoît XVI a appelé à vivre l’Année de la foi comme un "pèlerinage dans les déserts du monde contemporain, au cours duquel il nous faut emporter seulement ce qui est essentiel". "Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du Concile, on pouvait déjà le percevoir à travers certaines pages tragiques de l’histoire, a-t-il affirmé. Mais aujourd’hui, nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous". A partir de cette expérience du désert, a rappelé le pape, on peut "découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale, …la valeur de ce qui est essentiel pour vivre". Pour cela, "il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie (…) tiennent en éveil l’espérance". Elles libèrent ainsi le monde du "pessimisme".
Raviver la tension positive du Concile
Sous un soleil radieux, Benoît XVI a largement évoqué le Concile, en cette journée commémorative du 50e anniversaire de son ouverture. En 1962, "il y avait une tension émouvante face au devoir commun de faire resplendir la vérité et la beauté de la foi dans l’aujourd’hui de notre temps, sans pour autant sacrifier aux exigences du moment présent ni la confiner au passé". A l’occasion de cet anniversaire, le pape a encouragé à "raviver dans toute l’Eglise cette tension positive, ce désir d’annoncer à nouveau le Christ à l’homme contemporain".
"Mais afin que cet élan intérieur pour la nouvelle évangélisation ne reste pas seulement virtuel ou ne soit entaché de confusion, il faut qu’il s’appuie sur un fondement concret et précis", a rappelé Benoît XVI, faisant référence aux documents du Concile. "J’ai répété que le véritable héritage du Concile réside en eux. La référence aux documents protège des excès ou d’une nostalgie anachronique et ou de courses en avant et permet d’en saisir la nouveauté dans la continuité".
Les Pères conciliaires "se sont ouverts dans la confiance au dialogue avec le monde moderne", a souligné le pape. Car ils étaient "sûrs de leur foi", regrettant que beaucoup aient "accueilli sans discernement la mentalité dominante, mettant en discussion les fondements même du ’depositum fidei’ qu’ils ne ressentaient malheureusement plus comme leurs dans toute leur vérité".
Célébration marquée par des gestes commémoratifs
La célébration présidée par le souverain pontife était marquée par plusieurs signes spécifiques: "la procession initiale qui rappelle la procession inoubliable des Pères conciliaires; l’intronisation de l’Evangéliaire; les sept Messages finaux du Concile ainsi que le Catéchisme de l’Eglise catholique que je remettrai à la fin de la Messe, avant la bénédiction", a affirmé Benoît XVI lors de son homélie.
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