C’est par la Messe des Nations, que se sont conclus les travaux de l’Assemblée des Présidents des Conférences épiscopales d’Europe (27-30 septembre 2012), convoquée par le CCEE. À l’issue de la rencontre, les participants ont diffusé un message concernant les défis de l’évangélisation en Europe. Dans ce message conclusif, les évêques évoquent les difficultés vécues par certains catholiques comme ceux de Bosnie-Herzégovine, avec lesquels ils se déclarent solidaires. Au terme de leur assemblée plénière, ils ont déclaré que « l’annonce de Jésus Christ est un grand « OUI » de Dieu à la vie de l’homme, à la liberté, à l’amour ».
À la veille de l’Année de la Foi, proclamée par le Saint-Père Benoît XVI, et du Synode mondial des évêques sur la Nouvelle Évangélisation, le CCEE a tenu son Assemblée annuelle à Saint-Gall (Suisse) où se trouve aussi son siège officiel, à l’occasion du 1400e anniversaire de l’arrivée de saint Gall en ville et à l’invitation de Mgr Markus Büchel, évêque du lieu. Les travaux intenses et fructueux se sont déroulés – du 27 au 30 septembre – à la lumière de la foi, dans un climat de fraternité consolidée et avec la passion de tous ces pasteurs des communautés chrétiennes, qui sont aussi des citoyens d’Europe. À l’issue des travaux, les présidents des conférences épiscopales d’Europe, ont diffusé le message final de leur Assemblée plénière:
"Les Présidents des Conférences épiscopales d’Europe, réunis en Assemblée plénière à Saint-Gall (Suisse) du 27 au 30 septembre, se sont penchés sur les défis de l’évangélisation à la veille de l’Année de la Foi proclamée par Benoît XVI. À cette occasion, les évêques ont tenu à exprimer leur gratitude envers le Saint-Père, son magistère et son ministère pétrinien.
Nous sommes conscients que l’annonce de Jésus Christ est un grand « OUI » de Dieu à la vie de l’homme, à la liberté, à l’amour. En effet, l’Évangile révèle la vérité d’un Dieu-amour qui montre le vrai visage de l’homme, le sauve du mal moral, et porte son humanité à son plein accomplissement. Prenant acte des graves dérives du libéralisme économique et éthique, nous entendons souligner la pertinence du message chrétien qui offre à tous les hommes son patrimoine toujours actuel, puisqu’il proclame un humanisme personnaliste et communautaire. En regardant le Christ, l’Église annonce un homme racheté du péché, ouvert aux autres et à son Créateur, fermement ancré en Lui comme source et garant des valeurs qui inspirent l’action des individus et des peuples. Les cultures laïques qui défendent une autre vision anthropologique ne doivent pas regarder avec méfiance le message chrétien qui, depuis toujours, déploie ses deux ailes : celle de la foi et celle de la raison. Ces deux ailes, qui appartiennent à l’homme et à l’histoire de l’Europe, sont à la base de notre civilisation. En rendant témoignage à la vérité de la foi, l’Église participe au débat culturel et social en y apportant son bagage de sagesse et de culture et en présentant les élaborations de la raison droite. Il apparaît que la tentative pour redéfinir les fondements naturels de la société, tels que la famille et la cohabitation entre les diverses traditions historiques et religieuses, n’est pas casuelle.
Nous nous interrogeons sur le but de certaines attitudes de rejet et de discrédit systématique qui expriment l’intolérance, parfois même la discrimination et l’incitation à la haine de la foi, de la doctrine chrétienne, et donc des chrétiens. Certains estiment que leur voix est dérangeante et les accusent d’intolérance et d’obscurantisme ; en réalité, leur voix dérange parce que c’est une voix libre qui ne se plie pas aux intérêts et ne cède pas aux chantages. Déstabiliser la personne et la société ne joue pas en faveur du bien de l’homme, mais seulement d’intérêts partisans.
À la lumière de l’enseignement du Concile Vatican II, nous accordons une grande valeur à la liberté humaine, qui doit être utilisée dans le respect des droits des personnes et de leurs convictions religieuses.
Nous avons pris conscience de la situation difficile où se trouvent les catholiques de Bosnie-Herzégovine. Nous nous sentons concernés par leur sort et nous entendons les accompagner de notre attention solidaire, en espérant que leur liberté sera garantie.
Dans le cadre européen qui est le nôtre, nous appelons au respect et à la disponibilité à un dialogue sans préjugé ni arrogance. Les chrétiens ont le sens de leurs responsabilités de citoyens, et s’appuient sur un patrimoine de vérité de deux mille ans qui se manifeste par des fruits de service, de bien et de civilisation. Notre mission nous appelle à être les Pasteurs sages de communautés présentes dans l’histoire comme un ferment dans la pâte, comme des lampes qui brillent de la lumière du Christ, pour le bien de tous les hommes."
Zenit /BL