Chine: le scandale des expulsions forcées


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Chine: le scandale des expulsions forcées
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Amnesty International dénonce les expulsions forcées, qui ont augmenté de manière exponentielle au cours des deux dernières années en Chine. Dans un rapport de 85 pages diffusé le 11 octobre, l’organisation accuse le gouvernement d’utiliser ce moyen pour générer de la croissance économique dans le pays. Les biens des expulsés sont en effet saisis et vendus pour améliorer les finances de l’Etat.

Les autorités chinoises cherchent à éponger d’énormes dettes en saisissant et en vendant des terrains dans des transactions douteuses, dénonce Amnesty International dans son rapport intitulé "Standing Their Ground". Les gouvernements locaux ont emprunté de très grosses sommes à des banques d’Etat pour financer des projets visant à stimuler la croissance et comptent désormais sur la vente de terrains pour les rembourser. Pour cette raison, à travers tout le pays, des personnes vivant tant dans les zones rurales que urbaines sont obligées de quitter leur foyer, rouées de coups, harcelées et placées en détention. Certaines ont même trouvé la mort affirme l’organisation de défense des droits humains qui diffuse sur son site des images effrayantes (https://adam.amnesty.org/asset-bank/action/viewAsset?id=161853) pour étayer ses dires.
"Les autorités chinoises doivent immédiatement mettre fin à toutes les expulsions forcées. Il est nécessaire d’en finir avec les incitations politiques, les avantages fiscaux et les avancements professionnels qui encouragent les responsables locaux à poursuivre ces pratiques illégales", a déclaré Nicola Duckworth, directrice générale de la recherche à Amnesty International.

Des expulsions parfois mortelles

Sur les 40 expulsions forcées étudiées en détail par Amnesty International, neuf ont entraîné la mort de personnes qui protestaient ou refusaient de se laisser expulser. Wang Cuiyan, 70 ans, a été enterrée vivante par une pelleteuse le 3 mars 2010, quand une équipe d’une trentaine d’ouvriers est venue démolir sa maison à Wuhan, dans la province du Hubei. Les gouvernements locaux et les promoteurs immobiliers engagent souvent des voyous armés de barres de métal et de couteaux pour brutaliser des habitants.
Dans la majorité des cas, les résidents ne sont pas avertis à l’avance et aucune solution de relogement adaptée ne leur est proposée, comme le requiert pourtant le droit international, et les éventuelles compensations accordées sont loin de refléter les valeurs marchandes réelles.
Les personnes qui organisent la résistance contre les expulsions forcées sont souvent emprisonnées ou envoyées dans des centres de "rééducation par le travail". Amnesty International a recensé 41 cas de suicide par le feu liés à des expulsions forcées pour la seule période de 2009-2011. On comptait moins de dix cas au cours des dix années précédentes.

Apic


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