Au terme d'une conférence œcuménique mondiale qui s'est tenue dans la banlieue de São Paulo au Brésil, les participants ont publié une déclaration qui pointe la surconsommation et l’avidité comme facteurs clé auxquels s’attaquer pour favoriser une distribution plus équitable des ressources dans le monde.
Organisée par la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER) avec le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et le Conseil pour la mission mondiale (CWM), la rencontre, qui s'est tenue du 29 septembre au 5 octobre, avait pour objectif d’élaborer les principes économiques et financiers en vue de la création d’un nouveau système économique mondial.
"Les gouvernements et les institutions internationales devraient remplacer par d’autres indicateurs la croissance par le PIB, servant aujourd’hui d’indicateur principal pour mesurer le progrès économique. Ceux-ci devraient être la croissance au niveau du travail décent, des indicateurs de qualité et de quantité dans le domaine de la santé et de l’éducation, ainsi que des mesures concernant la durabilité environnementale".
Parmi les critères pour une nouvelle architecture économique et financière, les participants comptent sur l’inclusion sociale, la justice entre hommes et femmes, la sauvegarde de l’environnement et des mesures concrètes pour limiter l’appât du gain. Le texte recommande une série d’actions, parmi lesquelles la création d’un institut œcuménique de gouvernance, d’économie et de management ainsi que la mise sur pied d’une commission mondiale. Un droit d’accès aux moyens de communication pour les communautés locales a aussi été réaffirmé.
Des alternatives claires aux modèles actuels
Selon Rogate Mshana, qui est à la tête du programme du COE sur la richesse, la pauvreté et l’écologie, "la proposition la plus pertinente à laquelle on devrait donner suite par un groupe représentatif de personnes est le remplacement du Fonds monétaire international (FMI) par une Organisation monétaire internationale (OMI) démocratique et la création d’une réserve monétaire internationale alternative".
Pour Walter Altmann, le modérateur du Comité central du COE, "il existe désormais une base commune pour les peuples et les Eglises du monde, précisément parce que la crise financière a manifesté une force dynamique qui affecte profondément les conditions de vie des gens partout dans le monde".
Quant à Setri Nyomi, le secrétaire général de la CMER, il a réaffirmé son espoir que cet engagement soit "le premier pas pour mettre en place une économie au service de la vie, contrastant avec le système que le monde a connu jusque-là.".
apic/at