À l’est du Soudan, à proximité de la frontière érythréenne, des Capucins s’occupent d’environ 25.000 réfugiés érythréens, pour la plupart des chrétiens orthodoxes. Pour l'éducation des enfants, ils disposent de trois établissements scolaires catholiques pour 950 garçons et filles, âgés de 6 à 22 ans. Ce sont une école primaire et deux écoles secondaires. L'Aide à l'Eglise en Détresse s'active auprès des pères capucins.
Selon le père Ghebray Beedemariam, Capucin de 58 ans qui assure depuis 19 ans la pastorale au Soudan dans le cadre de l’assistance aux réfugiés, ces trois établissements scolaires catholiques seraient fréquentés autant par des filles et garçons chrétiens que musulmans. « À l’école primaire, nous enseignons en tigrinya, la langue maternelle des réfugiés. Mais les enfants apprennent aussi l’arabe et l’anglais », poursuit le père capucin.
Le corps enseignant des trois établissements catholiques se compose également de chrétiens et de musulmans. Alors que les autorités considèrent très favorablement l’initiative des Capucins, une partie de la population se montrerait méfiante face aux instituts catholiques. « Les gens croient que nous évangélisons les enfants musulmans. En vérité, les cours de religion leur sont dispensés par des musulmans », assure le père capucin, qui estime que le taux de chrétiens du total de la population dans la région de Kassala avoisine deux pour cent.
Soutien de l'AED
L'AED soutient les activités des Capucins au Soudan, et en particulier leur engagement en faveur des réfugiés d’Érythrée. "La situation des réfugiés érythréens au Soudan est oppressante", précise le Capucin. "La plupart d’entre eux sont de jeunes gens qui ne veulent pas retourner en Érythrée puisqu’ils risquent de devoir faire leur service militaire dans leur patrie." Il faut savoir qu'actuellement, l’Érythrée se trouve dans une situation aussi précaire sur le plan de la politique intérieure qu’extérieure. La politique du président Issayas Afewerki vise l’autarcie et la démarcation par rapport aux États voisins, l’Éthiopie et Djibouti. En 2009, les Nations Unies ont décrété contre l’Érythrée un embargo sur les armes ainsi que des interdictions de voyage pour les membres du gouvernement. La plupart des réfugiés vivant au Soudan refusent de retourner en Érythrée parce qu’ils craignent d’être dans leur patrie à la merci du régime à Asmara.
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AED/SB