Du 28 septembre au 6 octobre, une neuvaine de prière pour la paix au Venezuela est organisée à travers le monde, à la veille des élections présidentielles du 7 octobre. Un coude-à-coude serré oppose le président sortant, Hugo Chávez, du "Grand Pôle Patriotique" (GPP) à Henrique Capriles Radonski de la "Table de l’Unité démocratique" (MUD). Au Venezuela, le mandat présidentiel court sept ans.
"L’ambiance est très tendue. Il n’y aurait pas lieu de dénoncer quoi que ce soit pour l’instant, mais de nombreuses prévisions semblent indiquer qu’une crise politique pourrait surgir dans les prochaines semaines, et surtout à partir du 7 octobre, si le gouvernement manipulait le résultat du scrutin ou ne l’acceptait pas", explique Ángel Lombardi, recteur de l’Université catholique "Cecilio Acosta" à Maracaibo.
Durant ces 14 dernières années, la société vénézuéliennes s’est divisée en deux partis apparemment irréconciliables. "Grâce à la conférence épiscopale, l’Église s’est opposée à cette tendance. Elle a insisté sous différents points de vue sur le fait que nous formons une seule nation, que nous partageons le passé et le présent, et que nous devons aussi partager l’avenir", explique Ángel Lombardi.
"L’Aide à l’Église en détresse" soutient depuis 50 ans les activités pastorales de l’Église du Venezuela. Cette année, plus de 55 projets y ont été subventionnés, notamment des programmes pour la pastorale des familles, des aides aux séminaristes et aux novices, des bourses d’études pour les étudiants ainsi que des promesses de messes pour les prêtres.
Mgr Mariano Parra, évêque de Ciudad Guayana, souligne que la violence des jeunes s'est accrue ces dernières années : "Les jeunes gens de 15 à 25 ans s’entre-tuent. La corruption et le chômage ont également augmenté, ce qui est probablement dû aux carences du système éducatif au cours de ces quatorze dernières années. Pour conclure, disons que le président a eu beaucoup de bonnes idées, qu’il n’a toutefois pas aussi bien pu mettre en œuvre.".
L'Eglise locale
Les conditions de vie des religieuses sont problématiques, comme "elles ne bénéficient ni de dons ni de promesses de messes, puisqu’elles ne célèbrent pas de messes. Beaucoup d’entre elles se répartissent dans les quartiers extrêmement pauvres des villes, où elles ne peuvent s’attendre à aucune aide. Il est tout aussi important de construire des églises paroissiales. En effet, les quartiers urbains croissent très rapidement – on édifie presque des villes entières sans aucune église. Un troisième point consisterait à assurer la subsistance des jeunes séminaristes" souligne Mgr Parra.
Selon l'évêque de Ciudad Guayana, les trois défis majeurs du Venezuela sont la réévangélisation, le manque de prêtres et la nécessité de nouvelles vocations, et enfin une implication plus importante des laïcs dans la vie de l'Eglise.
AED/at