Deux rafles de chrétiens se sont produites les 24 et 25 septembre dans la zone du village de Rableh, situé à la frontière libanaise, dans l'ouest de la Syrie. Un prêtre local parle de manoeuvre visant à répandre la suspicion et à inciter à la guerre confessionnelle.
Rapporté par l’agence vaticane Fides, ces prises d'otages ont concerné en tout 280 personnes qui ont été arrêtées et enlevées par des bandes armées. "Les otages ont été rassemblés dans une école de la localité de Gousseh et les ravisseurs ont relâché les femmes", ont indiqué à Fides des sources locales. Les auteurs de ces prises d'otages, armés, ont fait savoir qu'ils voulaient négocier le versement d'une éventuelle rançon.
Au sein de la communauté chrétienne de Rableh règne une grande peur du fait que les corps de trois chrétiens, qui avaient été enlevés dans le village de Saïd Naya ces derniers jours, ont été retrouvés sans vie sur le bord d'une route le 24 septembre.
Selon un prêtre local, "il ne s'agit pas d'une persécution mais d'une manoeuvre visant à répandre la suspicion et la méfiance et à inciter à la guerre confessionnelle."
Le comité local de "Mussalaha", l'initiative populaire de "réconciliation" en partant du bas, cherche actuellement une solution de dialogue et de paix. Le problème est qu'il "s'agit de bandes armées non identifiées et incontrôlées, qui agissent indépendamment et sans référence à l'armée syrienne libre (Free Syrian Army). Ceci rend toute négociation beaucoup plus difficile", a expliqué ce prêtre à l'agence Fides.
Selon des sources de Fides, en Syrie, il existerait actuellement environ 2.000 groupes armés indépendants de la FSE, ayant chacun leurs priorités et cherchant à influencer le conflit en cours entre rebelles et loyalistes.
P.G.