De cultures différentes, face aux défis du partage des ressources naturelles, des jeunes et représentants de différentes religions sont venus donner avec force leur vision de l'eau. Répondant à l'invitation du Belgian Council of Religious Leaders (BCRL) ils se sont rendus au Parlement fédéral jeudi 20 septembre pour une rencontre intergénérationnelle organisée autour de la valeur de l'eau, de sa charge symbolique dans les traditions religieuses.
Chaque communauté religieuse s'est exprimée par la voix de l'un de ses représentants. Chacun d'eux a livré un exposé où la valeur de l'eau était appréhendée dans sa valeur symbolique. Le chanoine Herman Cosijns, Secrétaire général de la Conférence épiscopale de Belgique a pris la parole au nom la communauté chrétienne (orthodoxes, anglicans, protestants et catholiques). Son intervention s'est centrée autour de l'eau baptismale. L'eau source de vie, indispensable à notre corps terrestre. "Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif; et l'eau que je lui donnerai deviendra une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle."(Jean 4,13-14). En s'appuyant sur ce verset de saint Jean, Herman Cosijns a montré l'eau symbolisant l'action de l'Esprit Saint. Par l'eau du baptême, le chrétien devient membre de l'Eglise du Christ. Cette eau baptismale accompagne le chrétien tout au long de sa vie puisqu'à son décès, le cercueil du défunt est aspergé d'eau bénite en rappel de son baptême. Souvent assimilée à un bateau qui navigue sur les eaux, a expliqué le chanoine Cosijns, l'Eglise universelle du Christ est comme lui en mouvement, progressant vers un but, traversant les échanges et les découvertes.
Après la séance publique où se sont exprimés des responsables des différentes religions, les jeunes on eu l'occasion de présenter leur vision de l'eau. Comme annoncé, ils provenaient des quatre coins de Belgique, étaient de langue, de culture et de couleurs différentes. Herman Cosijns est frappé par leur mûre clairvoyance : on a besoin d'eau plus que de pétrole disent les jeunes. L'eau devient chère, et pourtant elle est à tous. Souvent source de guerre quand on n'y a pas accès, elle devient aussi de plus en plus polluée. Idéalement l'eau est à la fois un facteur de paix et d'échanges entre les peuples. Le secrétaire général de la Conférence épiscopale considère la journée comme très positive, il perçoit dans l'échange intergénérationnel et interculturel, une prise de conscience optimale, commune à tous les groupes. Il est frappé que le point de vue économique n'est pas le seul à être pris en compte, mais que c'est la force symbolique de l'eau dans chaque religion qui domine.
Ce leitmotiv de l'eau sacrée comme facteur de paix c'était l'objectif principal de la journée, et les interventions des uns et des autres ont clairement exprimé les attentes, les inquiétudes et les objectifs à atteindre.
Bernadette Lennerts