Nous voulons ensemble construire un monde sans violence. C’est l’engagement pris par des centaines de jeunes européens en pèlerinage à Auschwitz, à l’occasion de la 3ème édition de la rencontre internationale "Jeunes Européens pour un monde sans violence".
Organisée du 20 au 23 septembre à l’initiative de la Communauté de Sant’Egidio, cette rencontre a réuni environ 1.500 jeunes venus de Tchéquie, d'Italie, de Pologne, de Roumanie, de Russie, de Slovaquie, d'Ukraine, de Hongrie.
À Auschwitz, un des lieux les plus significatifs de l'histoire de l'Europe, après avoir écouté plusieurs témoignages de victimes de la Shoah, ces jeunes ont dit non à l'antisémitisme, à la violence contre les gitans, à toute forme de racisme qui ouvre la voie à la barbarie. "Nous voulons, ont-ils souligné, que depuis Auschwitz émerge un nouvel horizon d’humanité pour nos pays, un mouvement des cœurs qui s’étende à d’autres jeunes en Europe. Si dans nos pays nous respirons la peur, nous, en revanche sommes plein d’espérance."
"Des juifs, des Roms et d'autres minorités continuent à être menacés. Nous ne voulons pas permettre qu'un autre incendie parte de cette braise. Pour éviter cela, nous vous demandons de l'aide à vous les jeunes. Aidez, aidez, aidez !", a demandé de son côté Béla Varga, juif hongrois survivant de la déportation nazie durant la seconde guerre mondiale, en concluant son intervention qui a soulevé une standing ovation.
Ni vengeance, ni haine
Au même moment, dans une autre salle, des jeunes ont écouté les paroles de Zeev Tibi Ram, survivant du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, qui a témoigné comment dans l'inhumanité du nazisme il a été possible de sauver l'humanité: "J'ai vécu d'immenses souffrances et j'ai beaucoup souffert", a-t-il dit avec émotion. "Mais je ne connais pas le mot vengeance ni le mot haine. Dans la personne, je vois l'homme sans juger ni mépriser. Vous êtes des jeunes qui doivent construire une société meilleure. Votre tour est venu de construire un monde plus humain". Rita Prigmore lui a fait écho. Cette femme sinti de Würzburg en Allemagne qui a été victime d'expérimentations médicales nazies a été écoutée avec grande attention par l'assemblée: "Être avec Sant’Egidio me donne l'espoir de trouver des jeunes qui veulent construire un monde sans violence. C'est le seul espoir pour l'avenir. Je vous invite à ne pas juger les autres. Chacun est avant tout un homme".
P.G./News.va