Dans le déchainement des passions qui accompagne la libération conditionnelle de Michelle Martin, quelques voix émergent dans la presse pour rappeler le courage des Clarisses et apporter leur soutien.
Michelle Martin est donc en liberté conditionnelle depuis qu'elle a quitté la prison de Berkendael hier, vers 20h. Son arrivée au couvent des Clarisses, à Malonne, a été couverte par de très nombreux médias tandis que quelques dizaines d'opposants à cette libération étaient maintenus en contrebas du couvent par les forces de l'ordre.
Cette libération conditionnelle divise profondément la Belgique. Ils sont une majorité à ne pas comprendre cette décision qui résulte pourtant d'une stricte application de la loi. Certains propos, remplis de haine, font froid dans le dos, appelant à une vengeance sauvage qui révèle les instincts les plus primaires. Mais il y a aussi des voix qui osent émerger pour faire entendre autre chose et qui vont le sens d'un apaisement dont le pays a besoin une fois que les passions seront retombées. Ces voix apportent, indirectement ou explicitement, leur soutien aux Clarisses.
Le père Charles Delhez offre ainsi une "carte blanche" dans Le Soir dans laquelle il fait le pari de la vie. Pour lui, après le temps de la loi vient le temps de l'accueil et de l'amour. Dans leur attitude, le père Delhez compare les Clarisses de Malonne aux moines de Tibhirine "qui ont voulu rester fidèles à leur idéal".
Dans La Libre Belgique, c'est un collectif de citoyennes et de citoyens qui signe un papier encore plus engagé. Pour deux raisons expliquent-ils. "La première: soutenir de toutes nos forces un groupe de femmes ardentes que leurs valeurs d'humanité poussent à accueillir (…) celle dont personne ne veut (…). La deuxième: dire à Michelle Martin (…) qu'elle non plus n'est pas seule. Nous croyons à la possibilité de reconstruction pour chacun, et si tel est son projet, nous sommes à ses côtés".
P.G.
Carte blanche - Charles Delhez
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