Alors que plus de 10.000 protestants vont converger le 2 septembre vers les Cévennes, à Mialet, pour la traditionnelle « Assemblée du Désert », le journal La Croix a interrogé l’historien Patrick Cabanel sur cette communauté qui conquiert de nouveaux publics.
Patrick Cabanel est l’auteur de la première vaste synthèse sur l’histoire des protestants en France du XVIe au XXIe siècle. Fort de cette étude, il estime aujourd’hui que le protestantisme français, s’il reste insuffisamment audible sur la scène publique, se porte très bien. « Il séduit et rallie des convertis. Pendant trois siècles, les protestants ont représenté 2 % de la population, alors qu’aujourd’hui, ils forment au minimum 3 % », note l’historien. Ce dynamisme est certes dû pour l’essentiel aux évangéliques, mais pas exclusivement.
Patrick Cabanel note que en effet que « le protestantisme réformé classique, très intellectuel, libéral, continue à séduire des Français diplômés qui cherchent un christianisme d’ouverture, en dialogue avec la modernité ». Il rappelle d’ailleurs que les protestants sont toujours surreprésentés (au regard de leur poids dans la population) dans les élites économiques (Peugeot, Schlumberger, Gaumont-Pathé, Hermès…) et politiques. Et s’ils étaient autrefois plutôt de « gauche (ils ont joué un grand rôle sous la IIIe République pour mettre en place l’école laïque), c’est aujourd’hui la parité.
P.G. (avec La Croix)
Photo © Eglise réformée de Houilles