Parmi les mesures d’austérité prises par le gouvernement espagnol, celui de limiter l’accès au système gratuit de santé publique pour les immigrés en situation irrégulière crée la polémique. Un collectif de médecins de famille, plusieurs ONG et trois Régions s’y opposent.
À compter du 1er septembre, les immigrés en situation irrégulière en Espagne ne bénéficieront plus de la gratuité des soins de santé. Seules les urgences, le suivi de grossesse, l’accouchement et le post-partum ainsi que l’assistance aux moins de 18 ans seront assurés sans frais. Outre le fait que la Catalogne, le Pays basque et l’Andalousie ont annoncé qu’elles n’appliqueraient pas la mesure, cette dernière a soulevé la réprobation des médecins de famille. Le journal La Croix rapporte que près de 900 d’entre eux (sur un total de 28 000), viennent de signer un manifeste où ils s’engagent à « continuer à soigner » leurs patients en situation irrégulière dans le service public. La société espagnole de médecine de famille et communautaire (20.000 membres), a d’ailleurs mis en place un réseau « d’objecteurs de conscience ».
Les opposants expliquent notamment que « les immigrés ne sont pas ceux qui coûtent le plus cher au système de santé car ce sont souvent des personnes jeunes, en bonne santé. » Et qu’au contraire les urgences sont la solution la plus chère.
Caritas a également protesté, estimant que les mesures sont prises « sans une réflexion adéquate » et qu’elles supposent « un changement de modèle qui touchera fondamentalement les personnes les moins protégées ».
P.G. (avec La Croix)