Alors qu’ils étaient 99,7% lors du 1er recensement en 1872, le nombre de catholiques ne cesse de décroître au Brésil. En 1972, ils représentaient encore 91,8% de la population, passant à 73,6% en 2000 pour arriver aujourd’hui à frôler péniblement la barre des 65%. C’est ce que vient de révéler l’Institut brésilien de géographie et de statistiques (IGBE).
Les chiffres de cette diminution de catholiques sont à interpréter selon différents paramètres : le développement des Eglises pentecôtistes-charismatiques qui attirent de plus en plus de fidèles, et le nombre d’agnostiques, athées ou sans religion qui fait tâche d’huile dans cette partie du monde frappée elle aussi par la sécularisation. Dans ce contexte la nouvelle évangélisation est un enjeu de taille pour ce pays jeune auquel elle peut apporter le dynamisme et l’enthousiasme du renouvellement de l’Esprit. C’est au Brésil que les Equipes Notre-Dame vivront tout prochainement leur 11ème rassemblement international.
Avec la baisse du pourcentage de catholiques, le Brésil risque bien de laisser la palme de 1er pays catholique du monde au Mexique, dont 88% de la population se déclarait catholique en 2010. A y voir de plus près, les statistiques révèlent que les catholiques qui quittent l’Eglise, suivent les Eglises protestantes traditionnelles ou les diverses dénominations évangéliques. En une trentaine d’années, le pourcentage est passé de quelque 6,6% en 1980 à 42,6% en 2010. Dans le monde « évangélique » brésilien, ce sont les « pentecôtistes » qui attirent la majorité des fidèles, et ils sont en pleine croissance. Le nombre d’athées, d’agnostiques et de personnes sans religion définie augmente lui aussi.
Un autre facteur est à prendre en compte dans les défis qui attendent l’Eglise: l’immigration massive dans cet immense pays. Le Brésil a les dimensions d’un continent, et c’est le seul pays d’Amérique du sud à n’avoir jamais connu de guerre ni de guérilla, ni même de dictature violente comme tous les autres pays. C’est aussi l’unique puissance économique d’Amérique latine, désormais cataloguée parmi les quatre Grands qui autrefois faisaient partie du « tiers-monde », les Bics : Brésil, Inde, Afrique du sud et Chine. Il était inévitable qu’une immigration massive arrive en provenance des pays voisins moins favorisés. Les autres catégories d’un peuple pauvre et une migration interne continue, viennent compléter la vie brésilienne au quotidien.
Comment l’Eglise catholique peut-elle apporter une assistance religieuse à toutes ces populations, même si elle dispose d’une structure puissante sur le territoire? Le Brésil comptait une trentaine de diocèses au début des années 1900, 152 en 1960 et il dépasse largement les 300 aujourd’hui. L’immense Amazonie brésilienne (14 fois l’Italie) avait deux diocèses (Belem et Manaus) en 1900 ; aujourd’hui il y en a une quarantaine. Mais les personnes consacrées (prêtres, frères et sœurs) ne se sont pas multipliées au même rythme, malgré une aide consistante de la part des missionnaires et des prêtres et sœurs étrangers (aujourd’hui en diminution rapide).
Devant la montée croissante des Eglises et des sectes d’origine protestantes, celle du christianisme pentecôtiste-charismatique qui attire ces populations souvent précarisées en attente de réconfort religieux, la réponse à donner est urgente. Le renouvellement de l’Esprit y est attendu, afin de discerner les voies qui ramènent au Christ.
C’est au Brésil à Brasilia, du 21 au 26 juillet 2012, que les Equipes Notre-Dame vivront leur prochain rassemblement international. Sur le thème: « Oser l’Evangile », ils saisiront cette occasion de « partager leur joie de vivre la bonne nouvelle du mariage », mais aussi d’aller puiser « la jeunesse de l’Eglise, le renouvellement de l’Esprit » dans un pays « jeune, plein d’enthousiasme et profondément à l’écoute du Christ ».
Pour la première fois, ce 11e rassemblement, qui a lieu tous les six ans, se déroulera hors des frontières européennes. Près de 7.800 équipiers de plus de 50 pays différents sont attendus. Dominique et William Quaeyhaegens, responsables des Equipes Notre-Dame pour la Belgique rejoindront leurs homologues pour vivre durant ces 5 jours la parabole du bon samaritain. Durant cette aventure les Équipes seront accompagnées par le P. Timothy Radcliff un prêcheur bien connu qui présidera le rassemblement, ainsi que par de nombreux évêques.
BL (avec Zenit)