C’est sous ce titre évoquant un programme encore à inventer que l’association Vivre Ensemble vient de publier sa dernière analyse sur l’univers carcéral. A l’heure où les prisons font la une des médias, Vivre Ensemble veut montrer, par cette publication, que des choix sociétaux, économiques et politiques sont à faire avant, pendant et après l’incarcération d’un individu.
Tout détenu qui entre en prison sera un jour amené à en sortir. Il est dans l’intérêt de la société qu’il ne récidive pas et qu’il puisse se réinsérer, notamment par le logement et l’emploi. Une telle réinsertion ne se fait pas du jour au lendemain. Elle doit être préparée et accompagnée. Préparée pendant la détention, accompagnée à la sortie. Et pour éviter qu’il doive y avoir réinsertion, on devrait aussi se préoccuper de l’insertion des jeunes dans la société, avant qu’ils ne dérapent.
Appuyée par les témoignages d’anciens détenus, évoquant leur pénible réinsertion, et leur « solitude dans la liberté » si lourde à porter, l’analyse tente d’expliquer les mécanismes qui font, qu’un jour, un homme ou une femme se retrouve en prison pour un certain nombre d’années. Mais surtout, elle essaye de trouver des pistes d’intervention pré et post-incarcération. En effet, en amont, lutter contre l’exclusion sociale, et en aval, renforcer les dispositifs d’accompagnement des anciens détenus, notamment les associations de terrain, s’avèrent être des outils précieux pour diminuer les passages, plus ou moins longs, en prison et envisager une meilleure réinsertion dans la société. Pendant la détention, Vivre Ensemble se base sur ce qui est entrepris dans d’autres pays, tels que l’Espagne, avec ses unités thérapeutiques et éducatives, et le Canada, avec sa « justice réparatrice ».
« Sortie de prison: difficile réinsertion », onze pages d’analyse au cœur d’une actualité brûlante. A lire dans son entièreté sur www.entraide.be
VE/SB
Ecoutez le témoignage de Serge Thiry au micro de Manu Van Lier. En liberté conditionnelle depuis huit ans, il parcourt aujourd’hui les écoles et les associations pour sensibiliser les jeunes au thème de la prison et de la criminalité, mais aussi à celui de la différence, en organisant des activités avec des personnes handicapées. Cet exemple laisse entrevoir les bienfaits que pourrait apporter la généralisation d’activités culturelles et artistiques avec les détenus. Loin d’être un luxe, elles peuvent être un outil de premier ordre pour aider à un changement de vie et à la préparation d’un «après» sans récidive.