A l’heure où, tant du côté francophone que flamand, des projets de réforme des cours de religion et de morale se font jour, le Centre de recherche et d’information socio-politique (Crisp) se penche sur la question dans la dernière livraison de son « Courrier hebdomadaire »*.
L’étude, rédigée par Caroline Sägesser, ne concerne que l’organisation des cours de religions et de morale dans l’enseignement obligatoire, qui répond à un droit affirmé dans la Constitution. L’universitaire retrace d’abord l’histoire conflictuelle de l’enseignement de la religion avec ses « guerres » et son Pacte scolaire, puis se penche sur la question de l’organisation actuelle de ces cours dans les trois Communautés belges, et livre quelques statistiques sur la fréquentation de ces cours.
C’est au cours des 20 dernières pages (sur 60) qu’est abordée la question de la réforme du système actuel. Ce dernier pose en effet des problèmes d’ordre pratique: difficultés d’organisation des horaires, surcoûts financiers… Mais plus fondamentalement, ils sont nombreux (dont les représentants des cultes reconnus en Belgique) à penser qu’il n’est plus adapté à la réalité contemporaine de notre société multiculturelle: il empêche l’enseignement de valeurs communes à l’ensemble des élèves et ne comporte pas de cours d’initiation à la philosophie ou aux principales traditions religieuses. Autre constat négatif : l’organisation de ces cours sépare les élèves non pas en fonction d’une conviction mais plutôt d’une identité ethno-culturelle.
L’auteure détaille le projet de la ministre Marie-Dominique Simonet après avoir rappelé les tentatives de réforme en 1991 et en 2000. Elle met aussi en évidence les différences existant sur la question entre le nord et le sud du pays.
P.G.
*n°2140-2141 – 12,40 €