L'église de la Nativité de Bethléem ne sera pas inscrite cette année au Patrimoine mondial de l'Unesco, car elle n'est pas assez sécurisée.
Datant du IVe siècle, la basilique de la Nativité est l'une des églises les plus anciennes de la chrétienté. Le lieu de la naissance du Christ est aussi un haut-lieu touristique des Territoires occupés avec ses deux millions de visiteurs par an. Proposé pour figurer sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, le dossier de la basilique est cependant critiqué par le comité qui doit l'examiner. Les raisons invoquées sont essentiellement d'ordre sécuritaire: "Aucune étude n'a été faite sur la pertinence des délimitations ou les exigences de protection et de gestion" du site, précise le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), organe consultatif pour le Comité du Patrimoine mondial. Il suggère de déterminer un périmètre plus large incluant une partie de la ville de Bethléem et d'assurer davantage de contrôle de la circulation et du tourisme. Le Conseil est toutefois bien conscient de l'urgence de la demande d'inscription, vu l'état déplorable du bâtiment dû, selon Icomos, à l'absence de concertation entre l'Eglise grecque orthodoxe, l'Eglise arménienne et l'Eglise romaine catholique qui contrôlent conjointement le site.
Le dossier de la basilique de la Nativité sera examiné par le Comité du patrimoine mondial, qui se réunit à Saint-Pétersbourg du 24 juin au 6 juillet. Composé de 21 pays, ce comité avait admis les Palestiniens comme membre à part entière de l'Unesco en octobre dernier; vote qui avait provoqué la colère des Israéliens et des Américains. Ceux-ci avaient alors suspendu leur financement de l'Unesco, correspondant à 22% de son budget.
SB
