Basilique puis mosquée, la Sainte-Sophie fut transformée en musée en 1934. Mais de plus en plus de musulmans souhaitent qu’elle soit rouverte au culte islamique.
Le 26 mai dernier, des milliers de militants islamiques se sont massés autour de Sainte-Sophie. Trois jours plus tard, le 29 mai, jour anniversaire de la prise de Constantinople par les Turcs, un petit groupe se rassemblait à nouveau pour une prière devant les portes du célèbre édifice d’Istanbul. Ces deux mouvements illustrent la volonté d’une certaine partie de la population turque de voir ce qui est actuellement un musée retrouver son statut de mosquée pour y permettre la prière et le culte islamiques. Les manifestants justifient notamment cette revendication par le fait que le pays manque de lieux de culte.
Construite au VIe siècle par l’empereur Justinien, la basilique dédiée à la sagesse divine (Hagia Sophia) a été durant un millénaire l’église de l’empire byzantin, jusqu’à la prise de Constantinople par les Turcs le 29 mai 1453. Elle fut alors immédiatement transformée en mosquée, tout en gardant son nom d’Ayasofya.
Mais avec la fondation de la république turque laïque, une loi de 1934, encadrant strictement la pratique religieuse, imposa aux musulmans et aux chrétiens de ne pratiquer aucun culte au sein de ce monument historique. Et Sainte-Sophie devint ainsi une mosquée-musée qui est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités de Turquie.
Les musulmans ne sont cependant pas les seuls à demander à pouvoir y prier. Des groupes chrétiens de l’étranger souhaiteraient aussi y tenir des cultes tandis que les quelques milliers d’orthodoxes qui vivent encore en Turquie, aimeraient évidemment que ce vestige de l’Empire byzantin redevienne basilique.
P.G. (avec Apic)