L’Irak abrite de nombreux vestiges chrétiens, en particulier près de Nadjaf. Négligés depuis quelques mois, certains sont carrément menacés de disparition.
A proximité de la ville sainte chiite de Nadjaf, à 150 km au sud de Bagdad, des vestiges d’églises, d’abbayes et de palais ont été exhumés lors de fouilles menées en 2007, 2009 et 2010. Ces vestiges font partie de l’ancienne ville d’Hira, autrefois capitale des Arabes bédouins chrétiens aux Ve et VIe siècles et principale porte d’entrée de la chrétienté en Irak.
Un tel site témoigne de l’importance de la présence des chrétiens en Irak et plus particulièrement à Hira où ils représentaient un tiers de la population. En 2009, on dénombrait plus de 2.000 objets archéologiques, dont des pièces de monnaie, des fragments de poterie et plusieurs bâtiments datant de l’époque de la dynastie Lakhmide, ainsi mis à jour. Mais à l’instar des chrétiens irakiens actuels, condamnés à fuir leur pays depuis l’invasion américaine en 2003, ces chantiers sont aujourd’hui totalement négligés. La recherche archéologique n’est évidemment plus une priorité du gouvernement. Les équipes étrangères ont dû renoncer à leur chantier en raison de l’insécurité et aucun travail d’entretien n’a donc été fait sur les sites. Selon les experts locaux, davantage de négligence pourrait même conduire à la « destruction » pure et simple de ces antiquités.
P.G. (avec La Croix)