Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX) a donc fait parvenir au pape une réponse concernant le Préambule doctrinal présenté en septembre 2011. Le Vatican de son côté a confirmé le 18 avril avoir reçu cette réponse à sa demande de clarification du Préambule, une réponse "encourageante", a indiqué le P. Lombardi, car la réponse était sensiblement différente des précédentes jugées "insuffisantes" par Rome. L'examen de la réponse devra encore passer par la Congrégation de la doctrine de la foi, puis soumise au pape. De son côté la FSSPX a annoncé le même jour que la réponse apportée au Préambule doctrinal, n'était qu'une "étape" et non la "conclusion" des discussions en cours.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X a finalement apporté une réponse au Préambule doctrinal présenté en septembre par Rome, qui conditionnait leur retour dans l’Église catholique, information confirmée par le Saint-Siège mercredi 18 avril.
Mais qu'a-t-elle accepté exactement? Difficile de le savoir car pour l'instant rien n'est rendu public: ni la réponse de la Fraternité, ni le texte du Préambule doctrinal, c'est-à-dire le socle doctrinal non négociable sur lequel les intégristes doivent tomber d'accord. Le P. Lombardi a parlé hier d'une réponse "encourageante". Devant les journalistes, il a assuré que "la réponse parvenue le 17 avril était sensiblement différente des précédentes envoyées depuis septembre 2011à la demande de Rome et jugées insuffisantes". Par ailleurs, il a indiqué que la FSSP avait soumis des "propositions ou requêtes" sur le Préambule, demandant quelques précisions sur ce texte. En quoi consistent-elles?
Le préambule doctrinal
le Préambule doctrinal soumis par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) demandait aux intégristes FSSPX l’acceptation de "certains principes doctrinaux" pour son retour au sein de l’Eglise catholique en vue d’établir une prélature personnelle. Le journal La Croix de ce jour précise dans son édition du 19 avril quels sont ces principes non négociables: " reconnaître l’autorité du magistère, des évêques, du Concile Vatican II et l’enseignement des papes successifs. Ce même préambule reconnaissait l’existence pour les intégristes de « points faisant difficulté », qui pouvaient être discutés, mais de manière « non polémique ». Il faisait enfin référence au Code de droit canonique et demandait que soit reconnue la validité des célébrations liturgiques en rite actuel."
Même si les choses semblent en bonne voie, rien n'est encore définitivement réglé de part et d'autre. Le porte-parole de la FSSPX l'a confié, et celui du Vatican a assuré qu’une réponse définitive serait vraisemblablement publiée rapidement, d’ici "quelques semaines". Il a également précisé que le texte sur lequel s’accorderaient Rome et les lefebvristes serait rendu public. L’examen de la réponse de la FSSPX devrait d’abord avoir lieu le 25 avril lors de la réunion mensuelle de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Puis, cette réponse sera soumise au pape.
L'objectif de Benoît XVI
Dès le début de son pontificat, le pape s'est assigné l'objectif de résorber la rupture avec Rome il y a 24 ans suite à l'ordination de 4 évêques par Mgr Lefevbre sans l'accord du pape. Depuis, Benoît XVI n'a cessé de multiplier les gestes d'un accord qui mette fin à ces années de séparation. Vis-à-vis de la Fraternité, le pape a toujours voulu laisser la porte ouverte, optant pour une attitude miséricordieuse. Sur les motivations de cette miséricorde, Benoît XVI s’en est expliqué dans la lettre de mars 2009, envoyée aux évêques. "Il est de son devoir, rappelle La Croix, d’œuvrer pour l’unité à l’intérieur de l’Église ; et d’autre part, il ne faut pas « laisser aller la dérive » une communauté qui risque de se radicaliser. Il a cependant toujours bien précisé les limites que la Fraternité ne pourrait franchir, notamment concernant le concile Vatican II".
BL (avec Lcx, apic, imedia)
