Dans son homélie de la messe chrismale, le pape Benoît XVI a exhorté les prêtres à "la radicalité de l'obéissance" et répondu ainsi aux prêtres rebelles autrichiens. Un discours plutôt bien accueilli par ces derniers.
L'appel à la désobéissance religieuse lancé, en juin 2011, par le mouvement "Pfarrer-Initiative", demande notamment l’admission des femmes à l’ordination sacerdotale, l’abolition du célibat sacerdotal, l’admission à l’eucharistie pour les divorcés remariés, la possibilité pour des laïcs de prêcher et de diriger des paroisses. Sur le premier point précis, le pape a répondu par la négative, rappelant que "Jean-Paul II avait déclaré de manière irrévocable que l'Eglise n'a reçu aucune autorisation de la part du Seigneur."
Sur le mouvement de "rebellion" en tant que tel, le pape s'est interrogé: "La désobéissance est-elle un chemin pour renouveler l'Eglise ?" Et de démonter aussitôt cette conception: "Ce qui est demandé, c'est une configuration au Christ, et en ceci nécessairement un dépassement de nous-mêmes, un renoncement à la si vantée autoréalisation."
Mais le coordinateur du mouvement, Mgr Helmut Schueller, a surtout relevé qu'il n'y avait eu aucune interdiction, ni aucune sanction de la part de Benoît XVI. "Le pape a reconnu que nous sommes animés par la sollicitude pour l’Église et du désir de la faire avancer. Et son ton n’a pas été dur", a analysé l’ancien vicaire général du diocèse de Vienne, interrogé par l’agence italienne TM News.
Pas d'excommunication
Du fait que ce mouvement, qui regroupe environ 400 prêtres (soit un prêtre autrichien sur dix), a été rejoint également par des prêtres irlandais, français, belges et américains, Mgr Schueller estime "significatif que le pape n’ait pas répondu à notre groupe par une excommunication". Un avis partagé par un autre responsable de la Pfarrer-Initiative, le P. Hans Bensdorp, qui a souligné de son côté le fait que le pape n’ait pas condamné le mouvement.
P.G. (avec la Croix)