Le 28 novembre 1862, le cardinal Sterckx, à l’époque archevêque de l’archidiocèse de Malines, approuvait officiellement les statuts de la Congrégation du Cœur immaculé de Marie. C’était il y a 150 ans. Entretemps de l’eau a coulé sous les ponts de l’Eglise, et aujourd’hui même si les vocations se font rares, la Congrégation missionnaire est toujours présente dans le monde entier.
Depuis le 28 novembre 2011, l’année jubilaire a donc commencé et c’est pour en appuyer formellement le caractère festif, que la Province Belgique-Pays-Bas avait donné rendez-vous à la presse vendredi dernier dans les locaux de la Maison Provinciale de Scheut, Chaussée de Ninove à Anderlecht (Bruxelles). Le responsable de communications à Missio-Bruxelles, Sylvain Kalamba Nsapo livre ici un intéressant témoignage à la suite de cette conférence de presse : « Scheut, éveilleur de consciences! »
« Au-delà du rappel historique de l’existence et du déploiement de Scheut en Europe et dans le monde, l’impression qui s’est dégagée à l’issue de cette conférence est, selon moi, celle de la sobriété d’une congrégation qui ne se croit plus très en phase avec le monde. Comme s’il suffisait de compter les maisons de repos de Scheut pour conclure à l’inutilité de cette congrégation à la société actuelle.
A mon avis, il ne faudrait pas être nostalgique de l’époque de nombreuses vocations connues en Europe. Il convient d’être attentif au souffle de l’Esprit qui accompagne notamment en Belgique et ailleurs des prêtres scheutistes d’origine africaine ou asiatique, et fait «exploser la vie» dans les liturgies de communautés chrétiennes issues de l’évangélisation de Scheut. C’est l’occasion, aujourd’hui et demain, de rendre hommage à Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes.
Il y a bien plus. Qui n’entend pas dire que l’Occident renie ses propres valeurs, ce qui entraîne un déclin du sens? Il a du mal à admettre le caractère non viable de sa domination mondiale. On lui reproche de ne pas choisir entre chercher à défendre ses valeurs ou chercher à défendre ses intérêts. Cette situation réclame l’entrée en scène des éveilleurs de consciences. Quel que soit leur âge, les Pères de Scheut sont les témoins d’une Europe des valeurs et ont mission aujourd’hui de le rappeler à temps et à contretemps à leurs compatriotes de tous bords.
Comment le faire, sinon par le contact d’homme à homme et par la prière de ceux dont le repos permet une plus grande disponibilité pour dialoguer avec le Créateur de tout don?
C’est à l’honneur de la Congrégation des Pères de Scheut d’encourager et de promouvoir aussi, par tous les moyens, les initiatives, les institutions, les ONG, les paroisses, les diocèses, qui annoncent à temps et à contre temps la Parole, s’engagent dans l’analyse constante des évolutions politiques et sociales de la société, se débattent jour et nuit pour que triomphent la justice et la solidarité.
Bien des fois, on a vu et on voit Scheut à l’œuvre pour accomplir pareille tâche. C’est une façon tout à fait noble de se rendre utile même au soir de la vie. Hommage aux éveilleurs de consciences ! »
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Pour rappel, la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie (CICM) a été fondée en 1862 à Scheut dans la périphérie de Bruxelles par le Père Theofiel Verbist (1823-1868) (photo), prêtre belge animé par une spiritualité essentiellement mariale. En août 1865, le fondateur et trois autres religieux, se rendirent à Siwantze (située aujourd’hui dans le district de Chong Li, dans la province du He Bei) en Mongolie. Le rude climat, la population dispersée sur d’immenses territoires et les innombrables difficultés mirent à très dure épreuve la foi des Pères et celle de leurs collaborateurs. Le 23 février 1868, alors qu’il se rendait dans une mission, le Père Verbist tomba malade et mourut.
Sylvain Kalamba Nsapo/BL
