Des députés néerlandais ont appelé à un débat devant la chambre basse du parlement après la publication d’informations selon lesquelles une dizaine d’enfants auraient été castrés dans les années 50 par l’Église catholique.
Samedi 18 mars, un article du «NRC Handelsblad» a provoqué un coup de tonnerre aux Pays-Bas, déjà secoués par la révélation de milliers de cas de pédophilie dans les institutions catholiques. Dans les années ‘50, l’Église aurait fait castrer des garçons soupçonnés d’homosexualité. Le quotidien détiendrait les preuves de dix mutilations forcées, dont celle d’un pensionnaire d’une école de Harreveld.
L’article se concentre sur l’histoire d’Henk Heithuis, un orphelin qui a porté plainte pour abus sexuel contre les prêtres de la congrégation des Frères d’Amsterdam en 1956. La plainte est enregistrée, le garçon envoyé dans une autre institution, la maison Padua. Les prêtres, estimant qu’il est homosexuel, demandent sa castration pour le «guérir de sa maladie».
La commission Deetman (du nom d’une commission d’enquête indépendante sur les abus sexuels au sein de l’Église) aurait été informée par courrier de ces cas de castration, mais aurait jugé que les informations fournies étaient trop légères pour justifier de plus amples investigations. Le quotidien néerlandais ne partage pas cet avis et dit avoir trouvé des indications concernant dix cas de castration.
« Si ces faits sont exacts, il est question d’une situation grave qui est condamnée par l’Église », a déclaré à l’AFP Bert Elbertse, porte-parole de la Conférence épiscopale néerlandaise. Celle-ci est prête à « collaborer étroitement » à une éventuelle enquête.
MVL