La Commission théologique internationale (CTI) a publié un document définissant les principes et les critères de la théologie catholique, le 8 mars 2012. Le nouveau texte rappelle notamment la primauté de la Parole de Dieu dans l’étude de la théologie, exercée dans la communion de l’Eglise.
Pour rappel, la Commission théologique internationale, a pour mission d’aider le Saint-Siège, et principalement la Congrégation pour la doctrine de la foi dans l’examen des questions doctrinales d’importance majeure. Le document, rédigé en anglais et intitulé « Theology Today. Perspectives, Principles and Criteria » (« La théologie aujourd’hui. Perspectives, principes et critères »), examine « quelques perspectives actuelles de la théologie et propose (…) des critères méthodologiques qui permettent de distinguer ce qui relève de la théologie catholique de ce qui relève de disciplines voisines, comme les sciences religieuses ».
Il comporte trois chapitres , précise un communiqué de la Commission : « la théologie suppose l’écoute de la parole de Dieu accueillie dans la foi » (ch. 1) ; elle « s’exerce dans la communion de l’Église » (ch. 2) ; elle vise à « rendre raison sur un mode scientifique de la vérité de Dieu dans la perspective d’une authentique sagesse » (ch. 3).
Une traduction italienne est annoncée dans la fameuse revue des jésuites, à Rome, La Civiltà Cattolica, et des traductions dans différentes langues suivront.
Constatant un certain fractionnement de la théologie depuis le Concile Vatican II, les auteurs – un groupe restreint de la CTI présidée par le Père Santiago del Cura Elena – entendent maintenir l’identité réelle de cette discipline. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un document du magistère. Entrepris en 2004, le document a été approuvé par la CTI le 29 novembre dernier. Il a ensuite été soumis au président de cette Commission, le cardinal William Levada (photo), préfet de la Congrégration pour la doctrine de la foi, qui en a autorisé la publication.
L’un des principaux critères à respecter est « la reconnaissance de la primauté de la Parole de Dieu ». Les théologiens catholiques sont invités à ne pas se prendre pour de « libres explorateurs ». Ils sont appelés à l’obéissance à la Parole de Dieu, afin de ne pas sombrer dans l’hérésie qui « déforme non seulement l’Evangile mais détériore aussi la communion de l’Eglise ».
Parmi les critères majeurs d’une théologie catholique figure la communion de l’Eglise. Une véritable fidélité à la tradition apostolique est demandée aux théologiens, ainsi qu’une adhésion responsable au magistère de l’Eglise. Ils sont appelés à reconnaître la compétence doctrinale des évêques et, en particulier, de l’évêque de Rome, le pape.
Enfin, ils doivent « être en dialogue avec le monde », sans négliger les signes des temps. Citant l’époque des Lumières, la Révolution française ou les mouvements pour l’émancipation et pour la promotion des droits de la femme, le document reconnaît que l’Eglise a pu par le passé se montrer « excessivement prudente face à de tels mouvements, voyant seulement les menaces qu’ils pouvaient contenir pour la doctrine chrétienne et la foi, en négligeant leur signification ».
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