La commission parlementaire turque qui planche actuellement sur une réforme de sa constitution a reçu le patriarche Bartholomeos Ier ce lundi 20 février 2012. C’était une occasion unique pour ce dernier de s’exprimer au sujet de difficultés rencontrées par les minorités religieuses du pays.
Le patriarche de Constantinople représentait les 100.000 membres que comptent les communautés non musulmanes de Turquie : Grecs-orthodoxes, arméniens, juifs, chaldéens, syriaques mais aussi catholiques latins. Il a présenté en leur nom un document exposant les principaux problèmes que vivent au quotidien chrétiens et juifs de Turquie, à savoir l’absence de cadre juridique pour les différentes Églises, absence de lieux de formation théologique et de soutien économique.
À l’issue de son entretien, Bartholomeos Ier a reconnu le caractère historique de cette invitation au Parlement, « la première en direction des minorités depuis que la République existe ». « Nous voulons que cette Constitution soit celle de tous. Nous ne voulons pas être des citoyens de seconde zone » a-t-il déclaré, avec un certain optimisme : « Une nouvelle Turquie est en train de naître. En tant que citoyens de Turquie, nous ne demandons rien de plus que nos droits. Nous ne voulons pas de traitement différencié mais l’égalité ».
Auparavant, la commission a reçu un autre représentant chrétien, Kuryakos Ergün, président de la fondation des syriaques de Mor Gabriel. Cette communauté souhaite obtenir du parlement turc une reconnaissance en tant que minorité autonome.
MVL, d’après La Croix