En pleine crise de l’accueil, de nombreuses associations catholiques sont à pied d’œuvre pour aider à loger et nourrir les sans-abri victimes du froid. Mais dans les diocèses, la question de l’ouverture des églises n’est pas à l’ordre du jour.
L’appel lancé par l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) aux mosquées du Royaume pour qu’elles accueillent les sans-abri ne doit pas occulter la mobilisation de bon nombre de structures catholiques elles-mêmes à pied d’œuvre pour apporter leur aide. Tommy Scholtes, directeur du service de presse et communication de la Conférence épiscopale, indique ainsi que « des initiatives avaient déjà été prises dans plusieurs paroisses ». À Bruxelles, la Porte Ouverte à Molenbeek a ainsi organisé une salle pour l’accueil des sans-logis. Accueil Botanique, à Liège, est sur les dents avec Saint Vincent de Paul, et la ville et les pompiers de la Cité ardente ont pris contact avec un doyen. « Il y a des places en suffisance pour l’instant », souligne le père Scholtes « mais s’il le faut nous lancerons un appel auprès des doyens ».
Les services Caritas des diocèses sont également mobilisés, de même que la Société Saint-Vincent de Paul qui est active dans de multiples paroisses. Bref, les chrétiens s’affairent un peu partout, en essayant d’organiser un accueil, avec leurs moyens. Sans compter que bon nombre d’entre eux s’emploient déjà dans d’autres associations d’aides ne relevant pas forcément d’une paroisse ou d’un diocèse (Resto du cœur, Samusocial…)
Quant à l’ouverture des églises, cela semble plus difficile à mettre en oeuvre. « Ce sont de grands bâtiments difficiles à chauffer, sans installations sanitaires, sans cuisines », explique Tommy Scholtes qui ajoute qu’un accueil dans de tels bâtiments n’a de sens que s’il est meilleur que celui d’un couloir du métro. « Qui va s’en occuper? Les gens travaillent la journée… Tout cela exige aussi un temps de préparation ».
P.G.