Pour les prochaines élections américaines, le président Obama risque de perdre le soutien des catholiques. En cause: une loi obligeant les établissements à couvrir le coût de l’avortement et de la contraception.
Présentée en août dernier, cette décision du gouvernement américain qui fait partie du plan de santé du président Obama, oblige tous les établissements à fournir à leurs employés, à partir du 1er août 2012, une couverture sociale qui comprenne le remboursement de la contraception, de la stérilisation et de l’avortement.
Si le texte prévoit une exemption pour les « employeurs religieux », à savoir les établissements dont le personnel est majoritairement de même confession, la mesure s’appliquera dans les faits à la plupart des hôpitaux, écoles, universités et ONG catholiques qui auront un an tout au plus pour s’aligner sur les nouvelles règles.
De nombreux évêques américains se sont insurgés face à cette loi et dans certains diocèses, les curés des paroisses ont lu une lettre pastorale enjoignant leurs fidèles à s’engager contre cette décision. Pour l’épiscopat américain, ce qui est en jeu, c’est la liberté religieuse, donc de conscience. Le diocèse de Washington indique que les établissements catholiques, qui représentent 12,7 % des hôpitaux, soit 5,6 millions de patients chaque année, vont se retrouver devant un « dilemme inacceptable », celui de devoir choisir « entre violer la loi et violer sa conscience ». Mais ne pas appliquer la loi signifierait des coûts supplémentaires énormes pour ces établissements. Par exemple dix millions de dollars pour l’université Notre-Dame (Indiana) qui emploie 5.229 personnes…
Dans cette mobilisation, les évêques américains (qui représentent 70 millions de fidèles) ont reçu le soutien de Benoît XVI. Cela risque de peser sur la campagne présidentielle américaine et sur les chances de réélection de Barack Obama pour qui 54% des catholiques avaient voté en 2008.
P.G. (avec La Croix)