La police fédérale de Belgique et le Centre pour l’égalité des chances ont lancé conjointement le 10 janvier dernier une campagne. Leur but ? Réagir à un nouveau phénomène très actif sur Internet, la cyberhaine.
Se connecter à tout moment, tweeter en permanence, réagir en direct à des débats, à des articles, s’informer et se divertir en un clic… Tout cela est possible aujourd’hui grâce à Internet. Triste revers de cette fabuleuse invention, les messages de haine, les propos discriminatoires, des informations mensongères… peuvent être diffusés en instantané aux 4 coins de la planète via un site web ou un réseau social. Autre point guère plus épanouissant, les internautes peuvent constater une banalisation des images violentes et pornographiques, ainsi qu’une standardisation des propos intolérants quand ils surfent sur le Web. Pour beaucoup, la Grande Toile est un espace où il est enfin permis de tout faire et de tout dire, sans contrôles ni restrictions légales. Ils ont tort…
Des messages agressifs sur Internet
Le Centre pour l’égalité des chances propose sur son site une brochure d’information « Delete Cyberhate, racisme et discrimination sur Internet » qui donne un bon aperçu de cette « tendance ». Elle souligne notamment les stratégies utilisées par ces « propagateurs de haine », et leurs canaux de diffusion.
Qu’est-ce que la cyberhaine ? La victime est-elle protégée par la loi ? Que faire quand cela nous arrive ? Qui est visé? Autant de questions auxquelles ce service public indépendant, qui a pour mission légale la promotion de l’égalité et la lutte contre la discrimination, entend solutionner.
La notion de « cyberhaine » se rapporte aux brimades, aux insultes, ou aux propos discriminatoires, sur Internet, portant sur la couleur de peau, la race, le sexe, l’orientation sexuelle, les convictions philosophiques ou religieuses, le handicap … Elle peut s’exprimer de différentes manières. « Une vidéo qui ridiculise les atrocités de la Shoah, un ‘post’ dans un forum de discussion qui incite à la déportation des musulmans, une chaîne d’e-mails au contenu mensonger attaquant l’homoparentalité, des fichiers musicaux qui propagent la haine »… Bref, autant de médias pouvant faire basculer la vie d’une personne en quelques secondes.
Les jeunes, les plus visés…
Ce phénomène touche particulièrement les jeunes, premiers utilisateurs des réseaux sociaux et d’autres sites populaires tels YouTube. D’après une enquête réalisée par le Centre pour l’égalité des chances, un jeune sur quatre âgé de 12 à 18 ans est déjà tombé sur des discours de haine via Internet.
Choqué ? Blessé ? Il faut savoir que « seuls les termes incitant d’autres personnes à l’agressivité ou à la discrimination, sur base des critères protégés par la loi, constituent une infraction passible de poursuites. Les propos négationnistes sont par exemple punissables par la loi » explique la brochure.
Pour remédier à ces messages indésirables, voici quelques astuces… Pour les cas de cyberhaine sur un site internet, vous pouvez contacter le gestionnaire du site via la rubrique « contact ». Sur un blog ou un forum, c’est au modérateur qu’il faut le signaler. Si les messages arrivent directement dans votre boîte mail, vous pouvez avertir le service de lutte contre la criminalité informatique de la police fédérale (www.ecops.be).
Une campagne de sensibilisation louable donc, face aux milles visages de la dangereuse Grande Toile…
A.L
Plus d’informations sur www.cyberhate.be