Le Vatican s’interroge suite aux déclassements dans la zone euro


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Le Vatican s’interroge suite aux déclassements dans la zone euro
Par Manu Van Lier
Publié le - Modifié le
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Le "banquier du Vatican", Ettore Gotti Tedeschi, était invité ce 16 janvier par Radio Vatican pour analyser la récente dégradation de la dette de neuf pays de l’Union européenne par l’agence de notation américaine "Standard and Poor’s". Le banquier italien relève que ces 25 dernières années, le système occidental a coupé le monde en deux, instaurant un monde de consommation en Occident et transférant une grande partie de la production de biens dans une autre hémisphère.

Dans cette interview, M. Gotti Tedeschi revient sur les fondements de la crise économique et financière mondiale: "Nous avons coupé le monde en deux. Nous avons créé un monde de consommateurs en Occident et de producteurs non encore consommateurs en Orient". "Pour 60 à 70%, les biens de consommation sont désormais produits dans une aire géographique où ils coûtent moins cher… (…) Nous devons - si nous voulons être compétitifs pour pouvoir maintenir nos places de travail, pour pouvoir avoir une présence productive au niveau mondial - retrouver notre compétitivité", souligne-t-il.

Samedi dernier, sous le titre "Moment suspect", "L’Osservatore Romano" déplorait en première page la décision de "Standard and Poor’s" (SP), intervenue "au moment même où les marchés montraient de légers signes d’amélioration à travers une détente (des taux obligataires, ndlr) sur les titres de dette publique". Le quotidien du Vatican mettait en doute les intentions de SP en parlant de son "attaque" survenant avec un "sens du calendrier parfait et suspect". L’agence, de son côté, attribue cette dégradation des notes au caractère « insuffisant » des réponses apportées à la crise par « les dirigeants européens ». Une lecture, commente L’Osservatore Romano, critiquée par la Commission européenne.
Ettore Gotti Tedeschi relève également que les agences de notation, qui sont toutes aux Etats-Unis – dont l’économie est en compétition avec les économies européennes - pourraient expliquer beaucoup mieux leurs évaluations et être "davantage conscientes de la gravité et des conséquences" de celles-ci.

apic/MVL


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