Plusieurs attentats ont endeuillé la fête de Noël au Nigeria, causant la mort de dizaines de personnes. Une des principales cibles de ses actes terroristes ont été les chrétiens qui célébraient la Nativité. Ce qui aurait dû être un moment de joie et de paix s’est mué en cauchemar.
L’attentat le plus meurtrier s’est produit à l’extérieur de l’église catholique Sainte Theresa située à Madalla, en périphérie d’Abuja, la capitale fédéra du pays, alors que les fidèles se trouvaient à l’intérieur de l’édifice. Il a fait au moins 35 morts, selon les dernières informations. Trois explosions ont également eu lieu dans le nord-est du Nigeria, dont deux dimanche à Damaturu, et une près d’une église samedi soir à Gadaka. Les attaques contre les églises sont intervenues après deux jours d’affrontements entre des membres de la secte islamiste nigériane Boko Haram et les forces de l’ordre dans le nord-est du pays, affrontements qui auraient fait près de cent morts.
Cette même secte a revendiqué la responsabilité des attentats du week-end. En 2010 déjà, la secte Boko Haram avait perpétré des attaques sanglantes contre des églises à l’occasion de la Nativité. Ce mouvement, qui s’inspire des talibans afghans, prône l’instauration d’un État islamique dans le nord du pays avec une stricte application de la charia.
De nombreuses réactions ont eu lieu tant au Nigeria que dans le monde. Les autorités du pays ont condamné ces actes de violences, estimant, par la voix du conseiller nigérian pour la sécurité, « que les dernières attaques lâches et irréfléchies, visant des églises, étaient préméditées ». De son côté, le Père Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a condamné ces attentats. « L’attentat contre l’église au Nigeria, précisément le jour de Noël, est hélas la manifestation encore une fois d’une haine aveugle et absurde qui n’a aucun respect pour la vie humaine », a-t-il déclaré. « Cet acte », a-t-il ajouté, « cherche à susciter et à alimenter encore plus de haine et de confusion dans ce pays ».
Lors de la prière de l’angélus, au lendemain de Noël, le pape a lui aussi dénoncé l’attentat et assuré qu’il n’oubliait pas tous les chrétiens persécutés à travers le monde. Benoît XVI a rappelé que « la violence menait seulement à la mort et à la destruction ». Le pape a demandé également le concours des différentes composantes de la société pour le retour de la sécurité et de la sérénité dans le pays.
Le Nigeria, qui est le sixième pays au monde en nombre de chrétiens, toutes confessions confondues, voit les tensions inter-religieuses s’aggraver, une évolution qui inquiète le Vatican. Lors de son voyage au Bénin en novembre, le pape avait insisté sur la tradition tolérante de l’islam en Afrique et sur la coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens, parfois au sein d’une même famille.
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