C’est devant 1200 personnes que Maggy Barankitse a été interviewée par Edmond Blattchen, (RTBF, Noms de dieux). Le public a quitté Brussels Square (l’ancien Palais des Congrès de Bruxelles) le cœur heureux d’avoir rencontré une vraie chrétienne. « Il y a des baptisés et des chrétiens… dit-elle d’emblée, il ne suffit pas d’être baptisée pour être chrétienne… Le travail se fait après… et même après la messe, il faut vivre de la Bonne Nouvelle. »
Son message est clair : vivre sa foi en allant jusqu’à reconnaître son ennemi comme un frère. Elle qui a été témoin direct de l’assassinat de plusieurs membres de sa famille, et de dizaines d’autres personnes… elle sait de quoi elle parle. Elle voudrait tant qu’aujourd’hui on investisse dans la prévention et la gestion des conflits.
« Si je n’avais pas été chrétienne, je me serais peut-être suicidée, parce que j’ai vu des gens que j’aimais, devenir des assassins. Il s’agit de dénoncer sans accuser.
Sa foi fut mise à rude épreuve, et elle a été tentée de dire dans sa prière « tu n’es plus un Dieu d’amour. » Mais en recueillant des orphelins, enfants ayant échappé aux massacres, elle a initié les maisons Shalom… et ce sont aujourd’hui des milliers d’enfants, Hutus et Tutsis, qui ont retrouvé grâce à elle, leurs amis et leur dignité. Il y a aujourd’hui 800.000 orphelins au Burundi précise-t-elle. Mais elle ne veut pas donner une image misérabiliste de son peuple. « Nous sommes des bâtisseurs d’espérance, un peuple debout ! »