La présentation de la « théorie du genre sexuel » dans certains manuels scolaires français destinés aux lycéens suscite l’émoi et la réprobation dans le milieu politique. 80 députés de la majorité ont écrit une lettre le 31 août au ministre de l’éducation Luc Châtel lui demandant de retirer des lycées les manuels qui présentent cette théorie « fumeuse ». Le ministre, l’opposition, les syndicats d’enseignants, rappellent le principe de la liberté éditoriale.
Les députés dénoncent la reprise dans des manuels scolaire d’une « théorie philosophique et sociologique qui n’est pas scientifique, qui affirme que l’identité sexuelle est une construction culturelle ». Les signataires citent un passage d’un manuel publié par Hachette: « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n’est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin. Cette identité sexuelle, construite tout au long de notre vie, dans une interaction constante entre le biologique et le contexte socio-culturel, est pourtant décisive dans notre positionnement par rapport à l’autre ».
« C’est comme si on présentait dans les manuels d’économie la théorie marxiste comme une vérité scientifique », estime Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, le parti de la majorité au pouvoir.
Liberté éditoriale
Le ministre Luc Châtel défend la liberté éditoriale des éditeurs scolaires. « Certains éditeurs et pas tous, ont voulu pour illustrer leur programme faire référence à la théorie du genre. Ensuite c’est aux enseignants de décider dans le cadre de leur liberté pédagogique s’ils veulent, ou non aborder ces questions. »
Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Éric de Labarre, interrogé par le quotidien catholique français La Croix ne réclame pas le retrait des manuels, mais il remet en cause le libellé des nouveaux programmes à l’origine de tant de confusion. « En intitulant un chapitre ’devenir homme ou femme’, on a présenté comme une vérité scientifique ce qui relève de l’opinion subjective », critique-t-il.
Apic