Les conclusions d'un quatrième rapport sur les abus sexuels commis au sein de l'Eglise catholique d'Irlande, ont été rendues publiques le 13 juillet 2011. Ce rapport de 400 pages contient les conclusions d'une enquête de 2 ans concernent des plaintes pour abus sexuels commis par 19 prêtes diocésains et religieux dans le diocèse de Cloyne. Les enquêteurs ont cherché à établir comment les autorités ecclésiastiques de ce diocèse avaient géré les plaintes et accusations de pédophilie.
Il s'agit du quatrième rapport concernant les abus sexuels commis au sein de l'Eglise catholique en Irlande. Dirigée par le juge Yvonne Murphy, l'enquête a été diligentée par le gouvernement irlandais en 2009. Le ministre de la Justice Alan Shatter et le ministre des enfants Frances Fitzgerald ont livré ce même 13 juillet les conclusions de cette enquête à l’archevêque Dermot Clifford.
Un évêque poussé à lé démission
Ce dernier avait pris la tête du diocèse en 2009, suite à la démission de Mgr Magee qui avait dirigé le rapport, pendant un temps, mais s'était vu forcé de remettre sa démission face aux reproches pour mauvaise supervision des recommandations de l'Eglise sur la manière de traiter les plaintes d'abus sexuel. La commission d’enquête avait alors estimé que les mesures de protection des jeunes étaient "inadaptées et par certains aspects dangereuses". Elle avait conclu que l’évêque de Cloyne, Mgr Johan Magee, et ses collaborateurs n’avaient pas signalé à la police les plaintes pour abus sexuels impliquant des prêtres et avaient ainsi ignoré une directive de l’Eglise, datant de 1996. Eclaboussé par le scandale, Mgr Johan Magee avait démissionné de ses fonctions le 24 mars 2010. Compte tenu de la situation difficile, l’archevêque Dermot Clifford avait été nommé "administrateur apostolique" du diocèse, en mars 2009 déjà.
Excuses du cardinal Brady et de l'archevêque Dermot Clifford
Le rapport conclut que l'échec à rapporter les différents cas aux autorités civiles a été le plus grave d'entre tous. Le cardinal Sean Brady, primat d'Irlande, a déclaré qu'il s'agissait d'un autre « jour très sombre dans l'histoire de la réponse que les chefs de l'Eglise ont apporté au cri des enfants abusés par des membres du clergé ».
L'administrateur du diocèse de Cloyne, l'archevêque Dermot Clifford of Cashel and Emly, a dit qu'il acceptait les conclusions du rapport et qu'il présentait ses « humbles » excuses en son nom propre et au nom de son clergé, « à tous ceux qui ont souffert, ainsi qu'à leurs familles ». Il a conclu, affirmant qu'il était « horrifié par le fait que treize ans après que ses procédures ont été mises en place, elles n'aient toujours pas été mises en pratique dans le diocèse de Cloyne, et ce jusqu'en 2008 ».
Les évêques allemands projettent deux études sur la question des abus sexuels
La Conférence des évêques d’Allemagne a décidé de lancer deux projets d’études sur la question des abus sexuels dans l’Eglise. Pour Mgr Stephan Ackermann, évêque de Trêves et responsable de la question au sein de la Conférence épiscopale, il doit s’agir d’un éclaircissement véritable libre de tout respect humain. La première étude, menée par l’Institut de criminologie de Basse-Saxe, doit examiner l’étendue des abus sexuels dans le passé. La deuxième étude, menée par l’Institut de psychiatrie de l’université de Duisbourg-Essen, doit examiner le profil des abuseurs. Pour l'évêque référent en matière d'abus sexuels, ces études devront servir à renforcer la prévention.
Zenit/apic/bl
