Envoyé par Benoît XVI en Côte-d’Ivoire, le cardinal Turkson, n’a pas pu atteindre Abidjan, la capitale. Parti de Rome le 1er avril, celui qui est également président du Conseil pontifical Justice et Paix, est resté bloqué à Accra (Ghana), en raison de combats dans la capitale ivoirienne.
Chargé par Benoît XVI d’encourager les Ivoiriens "à la réconciliation et à la paix", le cardinal Turkson aurait dû arriver à Abidjan le 2 avril, mais l’aéroport de la capitale était fermé en raison des combats. Joint à Abidjan, le nonce apostolique a expliqué que Mgr Turkson n’avait pas trouvé d’avion et qu’il avait programmé de repartir à Rome le 5 avril. "Je suis déçu qu’il n’ait pas pu venir, tout le monde l’attendait. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara voulaient tous les deux le rencontrer", a déclaré Mgr Madtha. Depuis la nonciature, située juste à côté de la résidence de Laurent Gbagbo, le représentant du Saint-Siège a évoqué "de très nombreux tirs et des bombardements très forts" entendus le matin même. "Depuis le début, le Saint-Siège appelle au dialogue, mais personne ne nous écoute. Je ne sais pas ce que nous pouvons faire de plus", a déclaré Mgr Madtha, qui a jugé la situation "très compliquée". Le diplomate a aussi indiqué que le pape avait offert 50.000 euros d’aide pour les réfugiés.
Pour le nonce, la seule solution est que Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara s’assoient à la même table et tentent de résoudre la situation. "L’ONU et la France peuvent certainement arrêter les bombardements et les forcer à dialoguer", a conclu le haut prélat.
Suivi et appréhension du pape devant les événements en Côte d’Ivoire
Au cours de l’audience générale du 6 avril 2011, place Saint-Pierre, le souverain pontife a souhaité que le cardinal Turkson, qu’il avait "chargé de se rendre en Côte d’Ivoire pour manifester sa solidarité, puisse bientôt entrer dans le pays"
Le pape a assuré "suivre avec grande appréhension les événements dramatiques que les chères populations de Côte d’Ivoire et de Libye sont en train de vivre ces jours-ci". "Je prie pour les victimes et je suis proche de tous ceux qui souffrent", a encore affirmé le pape, avant de rappeler que la violence et la haine sont toujours une défaite. Le pape a enfin adressé "un nouvel appel à toutes les parties en cause à engager un travail de pacification et de dialogue et à éviter de nouvelles effusions de sang". Ctb/apic/imedia/mvl/bl