France : Le cardinal Vingt-Trois déplore une société marquée par la peur


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France : Le cardinal Vingt-Trois déplore une société marquée par la peur
Cardinal Vingt-Trois
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Cardinal Vingt-Trois

Dans une société de plus en plus marquée par la "peur", le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a invité les Français à la "lucidité" et au "calme", notamment en cette période préélectorale.

Dans le discours d'ouverture de l'Assemblée plénière des évêques à Lourdes, le 5 avril, le cardinal Vingt-Trois a évoqué les différents événements qui ont marqué le monde ces derniers mois: "Des accidents du Japon aux révolutions d'Afrique, de la phobie d'une vague de migrations massives à la difficulté de reconnaître et d'accepter des cultures ou des religions étrangères, de la crainte des maladies incurables à la hantise de l'enfant handicapé, de l'inquiétude pour son avenir et celui de ses enfants à la recherche fébrile de la sécurité à tout prix, tout contribue à pousser à chercher les protections maximales, quoi qu'il en soit des dangers réels."

Dans une société de plus en plus marquée par la "peur", il a donc invité les Français à la "lucidité" et au "calme", notamment en cette période préélectorale. "La chasse médiatique aux personnalités emblématiques, le passage en boucle des petites phrases – pour ne pas dire simplement d'un mot malheureux ou choquant –, ne constituent pas un programme politique ni une aide à réfléchir sur les enjeux des échéances électorales prochaines", a-t-il déclaré. "Notre mission nous incite à ne pas nous laisser embarquer dans le tourbillon du jeu des apparences mais à privilégier les analyses et les recherches argumentées."

Débat sur la laïcité et bioéthique

L'archevêque de Paris a également évoqué ses craintes concernant les conséquences du débat sur la laïcité lancé par l'UMP le 5 avril dernier. "Non seulement il risque de cristalliser les malaises devant un certain nombre de pratiques musulmanes minoritaires, mais, paradoxalement, il risque aussi d'aboutir à réduire la compréhension de la laïcité à sa conception la plus fermée : celle du refus de toute expression religieuse dans notre société." Enfin, il a fait part de ses craintes concernant le projet de loi sur la bioéthique qui est actuellement examiné au Sénat. "Nous espérons que les sénateurs n'aggraveront pas les dispositions votées par la majorité des députés et n'ouvriront pas la voie à un eugénisme d'État, notamment à propos du dépistage de la trisomie 21, ni à l'autorisation générale d'utiliser l'embryon humain comme un matériel de recherche, ni à l'instrumentalisation du corps des femmes, celles de France ou d'autres pays", a-t-il affirmé. "Céder à ces tentations ferait violence au respect du à toute être humain. Ce serait une agression envers les principes fondamentaux du respect qui garantissent le pacte social." (CtB/Zenit/PA)


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