Lors de l’audience générale du 30 mars 2011, au Vatican, Benoît XVI a annoncé sa décision d’envoyer le cardinal Peter Kodwo Turkson, président du Conseil pontifical Justice et Paix, en Côte d’Ivoire. Le cardinal ghanéen devra manifester sa solidarité et celle de l’Eglise universelle aux victimes du conflit, mais aussi encourager à la réconciliation et à la paix les populations « traumatisées par les luttes internes ».
Par ailleurs, selon nos informations, le recteur du grand séminaire d’Anyama est pris en otage, par des rebelles, depuis plusieurs jours. Aucune information ne filtre du séminaire, dans lequel les séminaristes et les formateurs ont été invités à poursuivre leurs activités habituelles. L’archevêque d’Abidjan, Mgr Kutwa, demeure en contact avec les autorités, afin d’obtenir le départ des assaillants et éviter ainsi tout conflit armé. L’archevêque d’Abidjan recommande le séminaire d’Anyama à nos prières.
Le 30 mars, Benoît XVI a déclaré, aux pèlerins francophones rassemblés place Saint-Pierre, penser « aux populations de la Côte d’Ivoire, traumatisées par de douloureuses luttes internes et de graves tensions sociales et politiques ». Le souverain pontife s’est dit proche de ceux qui ont perdu un être cher et souffrent de la violence. Il a lancé « un appel pressant », afin que soit engagé le plus vite possible un processus de dialogue constructif pour le bien commun. « L’opposition dramatique rend plus urgent le rétablissement du respect et de la cohabitation pacifique », a encore souligné le pape, pour qui aucun effort ne doit être épargné dans ce sens.
C’est la première fois depuis le début de la crise ivoirienne que Benoît XVI se prononce aussi clairement sur la situation dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le 25 décembre dernier, dans son « Message de Noël », le pape avait plus largement souhaité « des perspectives de paix durable et de progrès authentique pour les populations de la Somalie, du Darfour et de la Côte d’Ivoire ». Rappelons que la Côte d’Ivoire est plongée dans une grave crise déclenchée par l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Le président sortant, Laurent Gbagbo, refuse de reconnaître la victoire de l’ex-premier ministre, Alassane Ouattara, reconnu vainqueur par une grande partie de la communauté internationale. Outre la crise politique, le pays est désormais marqué par un conflit qui oppose la zone Sud, contrôlée par Laurent Gbagbo, et la zone nord aux mains des Forces nouvelles – récemment rebaptisées « Forces républicaines » – soutenant Alassane Ouattara.
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