Depuis la mi-février 2011 le monde entier a le regard tourné vers les régions où se vivent des révoltes populaires sans précédent. Ce 6 mars, Benoît XVI a confié, devant des milliers de pèlerins réunis place Saint-Pierre pour la prière de l’angélus, suivre "sans arrêt et avec grande appréhension les tensions" dans ces pays.
Le Pape s’est tourné plus spécialement vers la Libye qui connaît une crise humanitaire grandissante, assurant prier pour toutes les victimes et pour "tous ceux qui se trouvent dans des situations angoissantes". Le souverain pontife a aussi demandé de l’assistance et des secours pour les populations touchées.
Depuis le soulèvement anti-gouvernemental en Libye, plus de 90’000 personnes ont fui de l’ouest de la Libye vers la Tunisie et environ 80’000 vers l’Egypte. La Libye est la proie depuis le 15 février dernier d’une insurrection sans précédent. Pour réprimer les manifestations, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, a recours à l’aviation militaire. Le dernier bilan des violences s’élève à plus de 6’000 morts.
Une pensée pour le ministre pakistanais assassiné Shahbaz Bhatti
S’exprimant depuis la fenêtre de ses appartements, le pape a par ailleurs espéré que le sacrifice qu’il a qualifié d’"émouvant" du ministre catholique pakistanais des minorités Shahbaz Bhatti, assassiné le 2 mars dernier, puisse réveiller "dans les consciences le courage et l’engagement pour défendre la liberté religieuse de tous les hommes" et promouvoir leur égale dignité.
Les "sables" du pouvoir
S’appuyant par ailleurs sur l’Evangile du jour, dans lequel le Christ parle de l’homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable, le pape a déploré que, "souvent, l’homme ne construit pas son action, son existence" sur Dieu et "préfère les sables du pouvoir, du succès et de l’argent, pensant y trouver la stabilité et la réponse à la demande impérieuse du bonheur et de la plénitude qu’il porte dans sa propre âme".
Le pape a ensuite exhorté les fidèles à "faire de l’espace, chaque jour, à la Parole de Dieu, à (se) nourrir d’elle, à la méditer sans arrêt". Et d’ajouter: "C’est une aide précieuse également pour se mettre à l’abri d’un activisme superficiel, qui peut satisfaire un moment l’orgueil, mais qui, au final, laisse vides et insatisfaits".
En français, le pape a aussi rappelé que la fidélité aux commandements de Dieu pousse les fidèles "à faire le bien et à abandonner les choix qui conduisent à la mort". Le souverain pontife a aussi souhaité que le carême, qui débute le 9 mars avec le "mercredi des cendres", soit un temps pour approfondir le don de la grâce reçu au baptême. (apic/mvl)