Interrogé sur Radio Vatican, l’archevêque d’Alger, Mgr Ghaleb Moussa Abdalla Bader, s’est exprimé à l’issue de la première marche de protestation qui s’est déroulée en Algérie, le 26 février dernier, après la révocation de l’état d’urgence le 24 février.
Le prélat estime que « la coexistence des cultures et le dialogue interreligieux » n’est « plus un choix, mais un fait accompli qui s’impose, tant dans les sociétés du Moyen-Orient que dans celles occidentales ».
« Nous sommes appelés à vivre ensemble. Nous n’avons pas le choix : où l’on s’affronte ou l’on apprend à s’accepter, à se respecter, à s’aider les uns les autres. Selon l’archevêque d’Alger, « Il n’y a pas d’alternative. Cela ne concerne pas seulement les pays qui ont une minorité chrétienne (…) mais c’est un fait universel qui implique l’Europe, l’Amérique ».
« Vivre ensemble », a-t-il précisé, « ne signifie pas vouloir effacer nos différences ». « Les différences restent des différences ». Mais « il est important d’apprendre à accepter que l’autre puisse penser autrement, que l’autre appartienne à une autre religion ».
« Mon devoir », en tant que chrétien, a ajouté l’archevêque d’Alger, est de dire « à tout le monde que l’homme est la créature de Dieu : l’homme chrétien, l’homme musulman, l’homme bouddhiste mais aussi l’homme non croyant ».
Mgr Ghaleb Moussa Abdalla Bader souhaite également que l’on revoie la manière de présenter l’histoire dans les manuels scolaires. « Au Moyen-Orient, tous les livres de langue, d’histoire et de littérature islamique sont des textes islamiques », déplore-t-il avant d’évoquer le vocabulaire utilisé : « appeler les autres ‘infidèles’ n’est plus acceptable aujourd’hui ».
zenit/at